Dans une étape importante visant à renforcer les relations commerciales et économiques sur le continent africain, l’Algérie a annoncé le 1er novembre qu’elle devenait membre à part entière de la Zone de libre-échange continentale africaine, connue sous l’acronyme ZLECAF. Cette zone est l’une des plus grandes zones de libre-échange au monde, regroupant 54 pays et représentant un marché de plus de 1,3 milliard de personnes avec un produit intérieur brut estimé à environ 3,4 billions de dollars.
Signature de l’accord et détails de la numérisation
L’Algérie est l’un des pays pionniers à avoir ratifié l’accord de création de cette zone commerciale, ce qui a été réalisé en 2021 après sa participation active aux négociations. Avec le soutien de la Commission économique pour l’Afrique, l’Algérie a cherché à élaborer une stratégie lui permettant d’exploiter efficacement le potentiel de la ZLECAF, reflétant ainsi son engagement à renforcer son rôle en tant que fournisseur fiable sur le marché africain.
Les experts soulignent que la numérisation constitue l’un des piliers essentiels pour atteindre cet objectif. Ainsi, l’achèvement de la numérisation du registre national de l’agriculture en Algérie contribue à moderniser le secteur agricole et renforce sa compétitivité sur les marchés extérieurs.
Avantages potentiels de l’adhésion à la ZLECAF
L’Algérie, par son adhésion à la ZLECAF, vise à atteindre plusieurs objectifs, notamment :
- Augmentation du volume des échanges commerciaux : Cette adhésion devrait renforcer le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays africains, en particulier avec les pays d’Afrique de l’Ouest. L’Algérie vise à augmenter le commerce avec ces pays, qui a récemment montré une croissance significative.
- Expansion du marché : Avec l’élimination des droits de douane sur plus de 90 % des marchandises, l’Algérie ouvrira de nouvelles perspectives pour les exportations et les importations, lui permettant ainsi de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.
- Amélioration de la compétitivité : L’adhésion à cette zone permettra à l’Algérie d’améliorer sa compétitivité sur le marché africain, en renforçant les partenariats économiques avec les pays membres.
Défis auxquels l’Algérie est confrontée
Malgré les avantages potentiels, l’Algérie doit relever plusieurs défis dans le cadre de son adhésion à la ZLECAF :
- Garantie de l’origine locale : L’Algérie insiste sur la nécessité de s’assurer que les biens échangés dans la zone africaine présentent un taux d’intégration local d’au moins 50 %, afin de protéger les marchés locaux contre les produits étrangers susceptibles d’entrer sur le marché.
- Amélioration des infrastructures : L’Algérie doit améliorer ses infrastructures pour maximiser les bénéfices de la ZLECAF, notamment dans les domaines des transports et de la logistique.
- Orientation vers les marchés africains : Bien que des efforts soient déployés pour accroître les échanges commerciaux avec les pays africains, l’Algérie continue de faire face à des défis dans ce domaine, notamment avec les pays d’Afrique subsaharienne.
Projets stratégiques pour renforcer les échanges commerciaux
L’Algérie déploie des efforts continus pour renforcer les échanges commerciaux avec les pays africains, à travers plusieurs projets stratégiques, notamment :
- Ouverture de nouveaux postes frontières : Deux nouveaux postes frontaliers ont été ouverts à Mustafa Ben Boulaid en 2022 pour renforcer les échanges commerciaux avec ses voisins.
- Réalisation de projets de transport stratégiques : Cela comprend la route transsaharienne, qui relie l’Algérie à plusieurs pays africains, facilitant ainsi le commerce.
- Projets de connexion électrique et de communication : L’Algérie cherche à renforcer sa connectivité électrique grâce à un projet de fibre optique, visant à améliorer la communication entre les pays du continent.
Perspectives futures
L’Algérie aspire à réussir dans le cadre de la ZLECAF et à renforcer sa position en tant que centre commercial sur le continent africain. Les estimations indiquent que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays africains pourrait dépasser 4,5 milliards de dollars dans les années à venir, ce qui refléterait une amélioration notable dans cette direction.
L’adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine représente une grande opportunité pour l’Algérie d’élargir ses horizons économiques, mais elle nécessite des stratégies efficaces et une coopération continue avec les pays membres pour garantir la réalisation des objectifs escomptés.
Alors que l’Algérie continue d’exploiter ses potentialités économiques et de renforcer ses relations commerciales avec les pays africains, le plus grand défi reste de trouver un équilibre entre la protection du marché local et l’amélioration de la compétitivité face aux évolutions mondiales. En fin de compte, l’adhésion de l’Algérie à la ZLECAF est une étape stratégique vers la promotion de la croissance économique et l’intégration dans l’économie africaine.
L’Algérie officiellement membre de la zone de libre-échange africaine