MADRID – L’activiste sahraoui Mustafa Sid Zein a été autorisé vendredi à entrer en Espagne, a affirmé son avocat au quotidien espagnol » El Independiente ».
Selon l’avocat de ce jeune militant, membre actif du Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (Codesa), une organisation basée dans les territoires occupés du Sahara qui dénonce les violations perpétrées par le régime alaouite, « les autorités espagnoles ont accepté d’examiner sa demande d’asile » introduite, il y a quelques jours.
Lundi dernier, Mustafa Sid Zein et Hafed Zergui ont demandé l’asile politique aux services de la migration de l’aéroport de Barajas à Madrid.
Arrivés à l’aéroport international de Madrid à bord d’un vol en provenance de la Guyane française à destination de Casablanca, les deux jeunes sahraouis ont saisi une escale dans la capitale espagnole pour présenter des requêtes d’asile, rapporte un média ibérique.
Ils ont alerté les autorités espagnoles que leur intégrité physique serait atteinte s’ils retournaient au Sahara occidental occupé, où « des violations constantes des droits de l’homme sont commises » par l’occupant marocain, selon plusieurs ONG internationales.
Des demandes qui devaient être examinées, dans un premier temps, par la sous-direction des Frontières, relevant du ministère de l’Intérieur, et ensuite par l’Office d’asile et des réfugiés. La décision est attendue dans les prochains jours.
Ces derniers jours, des voix se sont élevées en Espagne pour alerter sur les risques d’une expulsion de ce militant vers le Maroc, où il a reçu une citation à comparaître pour son activisme politique.
« Sa vie est en danger au Sahara occidental occupé à cause de ses activités de défenseurs des droits de l’homme, son soutien au Front Polisario et son militantisme en faveur de l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination », ont-elles expliqué à ce journal, soutenant même qu' »il avait subi, par le passé, des attaques violentes répétées par les forces de sécurité marocaines ».
Hafed Zergui, retenu toujours à l’aéroport international de Madrid, attend, quant à lui, la réponse des autorités espagnoles à sa demande d’asile.
Le cas des deux jeunes sahraouis a conduit un groupe d’eurodéputés espagnols a exhorté, mercredi, les autorités de leurs pays à leur accorder l’asile politique, alertant sur les conséquences d’une éventuelle expulsion vers le Maroc sur leur intégrité physique.
Il y a quelques jours, l’ordre donné par un tribunal espagnol de refouler l’activiste sahraoui Youssef El Mahmoudi vers le Maroc a été suspendu suite à l’intervention de la ministre espagnole de la Jeunesse et l’Enfance, Sira Rego, de la Gauche unifiée.
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Mme Rego a demandé d’autoriser à titre « provisoire l’entrée en Espagne » du jeune sahraoui « pour des raisons humanitaires ».
Dans sa missive, la ministre a estimé que « l’activiste a été persécuté pour son engagement dans la défense du Sahara occidental », soutenant que « le renvoyer au Maroc le mettrait en grave danger ».
Toutefois, un autre jeune sahraoui, Turad Mustafa Bar, âgé de 24 ans, n’a pas pu bénéficier de la protection internationale demandée à l’Espagne.
Retenu à l’aéroport de Madrid pendant 12 jours, ce jeune sahraoui, détenteur d’un passeport mauritanien, a été expulsé jeudi vers la Mauritanie.
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