La performance sportive requiert une meilleure gestion du stress chez les athlètes

ALGER – Entraîneurs, athlètes et psychologues sportifs ont été unanimes à dire que la capacité de gérer le stress avant, pendant et après les compétitions constitue un aspect déterminant d’une performance sportive de haut niveau, samedi à Alger lors du symposium international sur la gestion du stress en période compétitive.

Organisé par le Comité olympique et sportif algérien (COA), le symposium international de psychologie du sport intitulé « la gestion du stress en période compétitive » a été l’occasion pour les intervenants de présenter leurs expériences et expliquer les différents méthodes de gestion de stress d’un nombre important d’athlètes ».

Le stress fait partie intégrante de la compétition sportive. Alors que certains athlètes utilisent leur stress pour générer l’énergie physique et mentale nécessaire à l’accomplissement de performances sportives optimales, d’autres en revanche, ressentent d’intenses malaises physiques ainsi que de grandes inquiétudes psychologiques qui les empêchent d’atteindre le niveau de performance optimal », a fait savoir Mme Aurore Langounné, psychologue et préparatrice mentale au Centre de ressources en optimisation de la performance et psychologie du sport (CROPS) en France.

Pour elle, en dépit de ce consensus, « très peu d’entraîneurs et d’athlètes consacrent le temps nécessaire à l’apprentissage, au développement et à l’utilisation des stratégies de gestion du stress. ».

« La relaxation semble associée aux bonnes performances sportives. Il serait pertinent que les athlètes apprennent à utiliser des techniques de relaxation afin d’être capable de contrôler leur tension nerveuse et physique durant les compétitions sportives. Les résultats de nos recherches montrent que la relaxation facilite la performance en augmentant la confiance et l’énergie physique des athlètes et en réduisant leur inquiétude psychologique. », a dit Mme Aurore Langounné.

De son côté, Stéphane Limousin, préparateur mental et responsable de formation au Centre de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive (CREPS), a présenté son expérience au sein de la fédération française d’escrime lors des Jeux olympiques-2020 de Tokyo.

« La fédération française d’escrime a remporté cinq médailles dont une en or grâce à Romain Cannone(épée), mais croyez-moi, ce n’était pas évident pour moi de faire mon travail de préparateur mental en pleine période de Covid-19. C’est une relation de confiance et d’échange. Il n y a pas de confidence. On confond souvent préparation mentale et psychologie, ça n’a rien à voir », a-t-il confié à l’APS.

Et d’ajouter: « la préparation mentale est un travail de l’ombre. Il y a le travail de l’entraîneur qui voit les athlètes tous les jours et sans ce travail là, la préparation mentale ne sert à rien. Il faut rendre à César ce qui est à César et l’athlète est responsable de son résultat et de sa performance. La préparation mentale est une des ressources très importantes, permettant de gérer l’environnement et la pression, mais il y a tout le travail en amont ».

De son côté, Mme Nadia Bedad, Docteur en psychologie clinique et Maître de conférences à l’Université Alger 2, a mis en exergue les atouts à entreprendre en matière de gestion du stress avant chaque compétition.

« La relaxation joue un rôle important d’où la nécessité d’inclure des séances dans les entraînements pour que les athlètes apprennent à utiliser cette stratégie de gestion du stress en situation de compétition. Il faut mettre un programme personnalisé pour mieux comprendre le bien-être émotionnel, l’hygiène de vie et la gestion du temps afin d’établir les besoins », a-t-elle expliqué.

Dans le même ordre d’idée, Mme Karima Hadj Arab, psychologue et préparatrice mentale des équipes nationales, a partagé son expérience lors des Jeux olympiques de Tokyo.

« Les entraîneurs devraient faire en sorte que les athlètes se concentrent sur le processus menant aux bonnes performances plutôt que sur la performance elle-même. Pour ce faire, les entraîneurs devraient fixer des objectifs d’efforts et de participation maximale (concentration et contrôle des émotions), plutôt que des objectifs de rendement (victoire, défaite, médailles, etc…) ».

Deux ateliers sur l’imagerie mentale et la cohérence cardiaque ont été installés en marge du symposium international sur la gestion du stress en période compétitive.

 

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