La pensée des fondateurs de l’Association des oulémas musulmans algériens, un legs intarissable

CONSTANTINE- Les ouvrages et écrits des fondateurs de l’association des oulémas musulmans algériens (AOMA) continue de guider et d’éclairer les penseurs, savants, prêcheurs et imams des mosquées par des positions constantes qui illuminent les esprits.

A l’occasion du 92ème anniversaire de la création de l’AOMA, des universitaires et chercheurs ont affirmé à l’APS que les fondateurs de cette association ont légué un patrimoine scientifique au travers de déclarations et positions constantes qui demeurent valables pour tous les temps bien que faites il y a un siècle.

Le président du bureau de Constantine de l’AOMA, Abdelaziz Chelli (enseignant à l’université Emir Abdelkader) relève que Constantine est une cité historique de grande importance pour la culture islamique qui a été un centre de savants, de philosophes et d’historiens dont une partie étaient membres de l’AOMA créée en 1931.

Abdelhamid Ibn Badis, Moubarek El Mili, Larbi Tebessi et El Bachir El Ibrahimi figurent parmi les principaux oulémas d’Algérie et arabes qui ont historisé le patrimoine culturel islamique de la cité pour le transmettre fidèlement aux générations montantes et ont assumé un rôle majeur dans la diffusion des préceptes de l’islam, l’enseignement du coran et la lutte contre l’analphabétisme. Ils ont fait cela au travers notamment de la publication de revues et livres sur l’histoire de l’Algérie et sa culture dans un effort visant à contrer les tentatives coloniales à effacer l’identité de ce pays.

Beaucoup de phrases et déclarations des membres de l’association, tirés de leurs écrits, sont devenues des « phares qui ne s’éteignent point » à Constantine et dans le monde pour affirmer l’identité et les constantes du pays à l’instar de « le peuple d’Algérie est musulman et à l’Arabité il appartient » (Ibn Badis), « quiconque veut réformer une nation musulmane par autre chose de sa religion met en péril son unité, désagrège son corps et démolit son royaume par la même intention de vouloir l’élever » (Moubarek El Mili), « Péril aux juifs et leurs alliés. Ce que le sionisme a planté ne poussera pas et s’il pousse, il ne tiendra point ».

 

Construire » des hommes, legs immatériel des oulémas algériens

 

L’AOMA a laissé un patrimoine matériel constitué d’articles et de livres, d’écoles et de bibliothèques ainsi qu’un autre patrimoine immatériel composé de leçons présentées durant la lutte contre le colonialisme au travers desquelles les fondateurs de l’association ont formé des hommes qui ont libéré la patrie et les esprits, a souligné de son côté le président de la Fondation Abdelhamid Ibn Badis, le chercheur à l’université en histoire, Abdelaziz Filali.

Ibn Badis a concentré ses efforts sur l’édification d’établissements d’enseignement puis s’est dirigé vers la formation des hommes à l’instar d’Abderrahmane Chibane (devenu ministre des Affaires Religieuses et des Wakfs), Brahim Mezhoudi (qui a pris part au congrès de la Soummam et est devenu membre du conseil de la Révolution), Abdelatif Soltani, Ahmed Hamani (président du Haut conseil islamique) et Mohamed Kheireddine (représentant du FLN à l’étranger).

Le Pr Filali révèle ainsi qu’Ibn Badis donnait quotidiennement 10 cours ayant permis la formation de plus de 200 élèves au sein de l’institut qui en porte le nom et qui ont tous pris part à la Révolution libératrice dont Boudheraa Salah qui projetait déjà de porter les armes dès 1947.

Ibn Badis comme les autres 11 membres fondateurs de l’AOMA ont semé dans les esprits les valeurs religieuses et l’amour de la patrie pas seulement à l’Est du pays. Le bureau d’Alger de l’AOMA à Nadi Ettaraqi (sis place des Chouhada à Alger) donnait à cette action une dimension nationale lui permettant d’ouvrir des sections et des établissements à travers tout le pays dont la Medersa Dar El Hadith de Tlemcen.

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