Karima Sahraoui, dénoncer la condition de la femme palestinienne par les arts plastiques

ALGER – Elle a fait le choix de défendre les droits de la femme et de soutenir fermement le combat de la femme palestinienne victime de toutes les violations de droits, les exactions et violences, à travers des œuvres picturales à la croisée des chemins entre la peinture, la sculpture et le design, Karima Sahraoui lutte également, depuis une vingtaine d’années, contre l’oubli de celles qui ont marqué l’histoire de l’Algérie.

Sa dernière collection dédiée à la femme palestinienne et à son combat est visible dans le cadre de l’exposition collective « Touches artistiques, expressions libres » qui se tient actuellement et jusqu’au 18 mars au palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger.

« Le cri d’une femme palestinienne », « La femme palestinienne », « La femme menacée », « Palestine le bastion oublié » ou encore « Palestine opprimée » sont les œuvres proposées par l’artiste pour dénoncer le traitement médiatique de la cause de la femme palestinienne, « bousculée », « menacée », « opprimée », et « perpétuant le combat ».

Sur le plan picturale ces toiles proposent un minutieux travail de moulage en plâtre représentant la forme d’un visage sans aucun détail, sortant en relief d’une toile comme un cri inaudible, dont le verre est découpé, portant des collages de nombreux messages de dénonciation, une symbolique couleur rouge vif se répandant sur le blanc de la toile.

Karima Sahraoui confie son effroi devant des titres de la presse mondiale évoquant « des Palestiniennes persécutées, torturées, exécutées, endeuillées, harcelées, ou encore violées » ou encore devant « la possibilité terrorisante de pouvoir assister au crime en direct derrière l’écran d’un téléphone ».

Elle dénonce également une médiatisation orientée qui vise à « détruire toute forme de résistance palestinienne et abattre cette femme qui porte en son cœur une Palestine libre et indépendante avec El-Qods pour capitale ».

Au long de son parcours, Karima Sahraoui a également tenu à lutter contre l’oubli de celles qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Algérie et qui ont participé à l’édification du pays après le recouvrement de la souveraineté nationale.

Par la peinture elle a toujours immortalisé la moudjahida, l’universitaire, l’artisane, l’artiste, l’enseignante ou encore la mère, point de départ de la société.

Elle avait récemment présenté une installation en hommage à la romancière, cinéaste et universitaire algérienne Assia Djebar, disparue en 2015, qui a été la première enseignante d’histoire contemporaine à l’université d’Alger en 1962 en plus d’avoir été élue à l’académie française et d’être membre de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique.

Diplômée de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts en 1998, Karima Sahraoui commence à exposer ses œuvres à partir de 2001. Elle dédie sa première collection à la femme palestinienne en 2005, avant de dévoiler sa collection « Ghaza » en 2009.

Certaines de ses œuvres ont également été exposées à Berlin alors qu’elle avait élaboré une collection en hommage à Aicha Haddad.

 

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