JIJEL – Si les apiculteurs assurent tous la récolte de miel, peu d’entre eux s’intéressent encore à un autre créneau porteur lié au monde des abeilles, à savoir la récolte de pollen, un produit phare de la ruche à haute valeur nutritive.
Au village Lebabda, situé sur les hauteurs de la commune Chahna (50 km au Sud de Jijel), Noureddine Berighene, apiculteur et enseignant formateur en apiculture dans un des centres de formation professionnelle de l wilaya s’est lancé dans l’expérience de la collecte de pollens.
« Cette activité est passionnante et assure des revenus non négligeables », a-t-il affirmé.
Au milieu des montagnes couvertes d’une végétation luxuriante, M. Berighene exploite une petite ferme qu’il aime à désigner comme sa « pharmacie verte », dans laquelle il cultive plusieurs plantes médicinales et installe ses ruches qui produisent miel, pollen, propolis, cire et gelée royale.
« Jijel est recouverte d’une végétation dense et diversifiée avec des variétés multiples de fleurs, qui constituent un milieu très favorable pour les colonies d’abeilles », a relevé l’apiculteur, expliquant s’être lancé depuis deux ans dans la collecte de pollens dont la vente est source de revenus d’appoint non négligeables.
L’abeille doit butiner entre 200 et 250 fleurs pour former une pelote de pollen, qui constitue une source de protéines pour les larves et les jeunes abeilles, a assuré ce passionné d’apiculture, soulignant que « le pollen possède une haute valeur nutritive bénéfique pour la prévention de l’anémie qui affecte les femmes enceinte et allaitantes. Il est également idéale pour les personnes âgées et les sportifs ».
« Les sportifs manifestent d’ailleurs un interet croissant pour le pollen efficace pour l’entretien d’une forte musculature », a-t-il noté.
Des grains de pollen à 3.000 Da le kilo
Sur le plan financier, la collecte du pollen contribue significativement à améliorer les revenus tirés de la ruche, puisque un kilogramme de pollen est vendu à près de 3.000 DA.
Les revenus tirés de la récolte de pollen permettent d’amortir les pertes en cas d’une récolte faible de miel, comme ce fut le cas ces dernières années, a indiqué Noureddine Berighene, précisant que le pollen est récolté durant la période de printemps jusqu’au début de l’été.
Le pollen enlevé aux abeilles par des trappes placées à l’entrée de la ruche doit être nettoyé des impuretés et insectes morts, a-t-il expliqué, notant qu’il est préférable de prendre le pollen à jeûne avec un peu d’eau, du miel, une infusion de thym ou de verveine.
« Pour maximiser ses bienfaits, il convient de l’intégrer au régime alimentaire quotidien », a soutenu l’apiculteur.
Constitué à 40 % de protéines, 25 % de sels minéraux et d’acides aminés en plus d’eau et de sucre, le pollen est toutefois contre-indiqué aux personnes atteintes d’allergie au miel et aux piqures d’abeilles, a-t-il averti.
Enseignant de biologie à l’université Ferhat Abbas de Sétif, Nacer Jirar a indiqué pour sa part que le pollen constitue la matière première du miel et renferme un potentiel thérapeutique « certain », surtout que pour sa fabrication l’abeille est tenue de butiner des centaines de fleurs, dont celles des plantes médicinales.
Selon l’universitaire, les recherches ont montré que le pollen renforce ainsi la mémoire, favorise la fertilité des femmes et renforce l’immunité du corps contre diverses maladies.
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