ALGER – Les manifestants maintenaient la pression dimanche en Irak au lendemain d’affrontements meurtriers qui ont fait sept morts, alors que les autorités s’activent pour en finir avec la contestation par « tous les moyens ».
Samedi, la capitale Baghdad avait des airs de champ de bataille avec des manifestants pris sous des tirs, après un accord politique au plus haut niveau visant à mettre fin au mouvement réclamant, depuis le 1 er octobre, le départ de la classe dirigeante.
Aux abords de la place Tahrir de Baghdad, quatre manifestants ont été tués, trois par des balles et le quatrième touché au visage par une grenade lacrymogène, selon des sources médicales et de sécurité.
A Bassora, ville du Sud, trois manifestants avaient été tués dans une dispersion à balles réelles.
Ces violences surviennent à la suite d’un accord des principales forces politiques qui prévoit de mettre fin aux protestations, alors qu’un mouvement de désobéissance civile bloque depuis plusieurs jours écoles, administrations et infrastructures.
Lire aussi: Poursuite des manifestations à Baghdad, la police tire à balles réelles
Mais, surtout, « elles ont convenu d’en finir avec la contestation, inédite par son caractère spontané », ont indiqué deux hauts responsables cités par l’AFP.
Cet accord pour un « retour à la vie normale » fait craindre davantage de violences.
Amnesty International a appelé dimanche les autorités irakiennes à « ordonner immédiatement la fin de l’usage continu et illégal de la force létale ».
« Ce bain de sang doit cesser et ceux qui en sont responsables doivent être jugés », a poursuivi l’ONG.
Dispositif sécuritaire renforcé
Dimanche dans la cité pétrolière de Bassora, les forces de l’ordre ont empêché les manifestants d’approcher du siège du Conseil provincial, formant un cordon de sécurité à plusieurs centaines de mètres du bâtiment, après avoir mené de nombreuses arrestations la veille.
Dans la capitale Baghdad, les forces de sécurité ont monté de nouveaux murs de béton aux abords de Tahrir, où les affrontements meurtriers ont eu lieu samedi.
A Nassiriya, également dans le sud, les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser sur les manifestants qui tentent de faire fermer une nouvelle administration, dans le cadre d’un mouvement de désobéissance civile qui continue de paralyser de nombreuses institutions à al-Hilla et Kout.
Lire aussi: Irak: poursuite des manifestations et nouvelles violences
A Diwaniya, de nouvelles manifestations étudiantes ont débuté, alors que la police est déployée aux abords des lycées et collèges pour empêcher les élèves du secondaire de rejoindre le mouvement.
L’Irak est secoué depuis plus d’un mois par un vaste mouvement contre la corruption, le chômage et les conditions de vie précaires.
Face à la pression maintenue par les manifestants, les principaux blocs politiques en Irak, ont décidé de conserver au pouvoir le Premier ministre Adel Abdel Mahdi mais en concédant des réformes, notamment dans la lutte contre la corruption et des amendements constitutionnels.
La production de pétrole et de gaz d’Eni en Afrique du Nord augmente de 4,5 % .. Qu’en est-il de l’Algérie ?