ALGER- Le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Aïssa Bekkaï, a indiqué, mardi à Alger, que la part des investisseurs étrangers en Algérie sera arrêtée en fonction de l’importance du secteur d’activité.
Intervenant lors de la cérémonie à l’occasion de la Journée nationale du commerçant, organisée par l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), M. Bekkaï a fait état de la prochaine promulgation d’un texte organique, fixant les secteurs stratégiques concernés par la règle 49/51 et les nouveaux taux en fonction de l’importance du secteur d’activité et sa pertinence pour l’Etat.
Le ministre délégué a ajouté, dans ce sens, que l’investisseur étranger sera tenu de recourir à un partenaire algérien, lequel aura une plus grande part si le projet d’investissement concerne un secteur « hautement stratégique », précisant qu’il y aura d’autres pour les autres secteurs, en fonction de leur importance pour l’économie nationale.
La règle 49/51, qui « a eu un impact négatif » a été revue en vertu de la loi de Finances de 2020 en la limitant aux secteurs stratégiques.
Au titre de la nouvelle loi de Finances, le ministre des Finances est tenu de présenter, à la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), un exposé sur les activités de production de marchandises et les prestations à caractère stratégiques pour l’économie nationale.
Pour encourager les exportations algériennes, le ministre a indiqué que son département a ouvert un nouvel atelier consacré à la révision de tous les textes de loi relatifs à l’activité d’exportation afin d’aplanir toutes les difficultés rencontrées.
Dans le cadre de la stratégie nationale d’exportation, qui s’étalera jusqu’à 2024, toutes les mesures incitatives nécessaires seront prises au profit des quatre secteurs jouissant d’un intérêt particulier, à savoir l’industrie agroalimentaire, la fabrication de pièces de rechange et composants de véhicules, ainsi que les technologies de l’informatique, du numérique et les industries pétrolières.
S’agissant des accords de libre-échange, le ministre délégué a fait état d’un travail de préparation pour une évaluation globale des accords commerciaux afin d’en déterminer l’incidence, positive ou négative.
Cette évaluation à laquelle seront associés l’ensemble des secteurs concernés concernera tous les accords en vigueur, à l’instar de l’accord d’Association avec l’Union européenne, l’accord avec la zone de libre-échange arabe, et même ceux en cours de négociation, a déclaré M. Bekkai.
Il a ajouté que le ministère a ouvert le chantier de révision des lois régissant le secteur du commerce.
Evoquant la problématique des espaces commerciaux inexploités, il a fait savoir que le ministère avait recensé 571 marchés de proximité fermés malgré la fin des travaux en raison d’un mauvais choix d’emplacement ou de la distribution inéquitable des locaux qui s’y trouvent.
Le ministre délégué a, par ailleurs, annoncé un nouveau programme de formation en préparation dans le secteur au profit des commerçants et des artisans au niveau des chambres de commerce et d’industrie.
La célébration de la Journée nationale du commerçant coïncide cette année avec le 63e anniversaire de la grève des huit jours (du 28 janvier au 4 février 1957) observée par les commerçants algériens durant la Guerre de libération nationale.
A cette occasion, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, a rappelé que « les commerçants et les artisans ont démontré, à travers cette grève historique, leur adhésion à la cause de leur patrie », soulignant qu' »ils ont toujours été en première ligne pour consentir des sacrifices dans les moments difficiles qu’a traversés le pays ».
Pourtant, a-t-il déploré, une image négative a été accolée aux commerçants au lendemain de l’indépendance par « ceux qui ont fait mine d’oublier que les principaux chefs de la Révolution étaient eux-mêmes commerçants et artisans, à l’instar de Didouche Mourad, de Badji Mokhtar et du colonel Amirouche ».
Aussi, a-t-il a appelé à la réhabilitation du commerçant, maillon essentiel dans le développement socio-économique du pays, mettant l’accent sur l’importance de la formation.
La fille du chahid Mahmoud Mustapha-Chaouch, buraliste ayant été enlevé en 1956 et torturé à mort par la France coloniale, a été honorée à cette occasion. Son père fut le premier disparu de la Guerre de libération nationale.
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