Inès Houaria Dergam-CRA: atténuer les souffrances des familles de migrants clandestins

Inès Houaria Dergam-CRA: atténuer les souffrances des familles de migrants clandestins

ORAN – A 25 ans, la jeune Inès Houaria Dergam est pleinement impliquée dans les actions à caractère humanitaire. Elle active au sein du service des relations familiales du Croissant-Rouge algérien. Sa mission est de rétablir le contact entre les migrants et leurs familles.

Coordinatrice régionale de ce service, lancé en 2014 et activé en janvier 2018, la jeune Inès estime que son travail est inspiré des principes et des préceptes de l’Islam et des valeurs de la société algérienne en matière d’actions de solidarité.

La plus grande « performance » de cette jeune femme est d’avoir réussi à réunir 19 ressortissants de pays africains avec leurs familles. Il s’agit de 19 rescapés secourus d’une mort certaine au large d’Oran, en avril 2018, après que leur embarcation de fortune ait sombré en mer.

Dans ce contexte, Inès précise être « fière et heureuse de travailler au sein de l’équipe du service des relations familiales, une structure à caractère humanitaire et social qui, œuvre à retrouver des personnes disparues suite à des catastrophes naturelles, aux conflits armés ou à l’émigration clandestine ».


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L’expérience acquise en aidant les 19 ressortissants de pays africains a été « enrichissante » et l’a poussée à se « consacrer corps et âme à cette noble mission », mais combien difficile en aidant les migrants de différentes nationalités d’Afrique à contacter leurs proches dans leurs pays d’origine et à rétablir les contacts avec leurs amis et proches à travers le monde.

« Nous avons mis à leur disposition, quatre mois durant, les différents moyens de communication et le téléphone gratuitement afin qu’ils contactent leurs familles et amis et avoir de leurs nouvelles », indique-t-elle.

« Je me mets à la place des familles rongées par l’angoisse et par la peur » de perdre contact avec un de leurs membres portés disparus, précise cette bénévole, ajoutant qu’elle faisait « tout pour les rassurer et atténuer, un tant soit peu, leur angoisse. Je passais de longues heures avec ces rescapés venus de pays africains qui tentent de rassurer leurs familles et de leur donner de bonnes nouvelles », raconte la jeune Inès.

« Je ne pourrais décrire ma joie lorsqu’un migrant arrive enfin à joindre un proche et lui annoncer qu’il est en vie et sain et sauf », ajoute-t-elle, tout en exprimant sa fierté et son bonheur en recevant des centaines de messages et de communications dans lesquels des parents de migrants sauvés ou de simples anonymes la remercient pour ces actions humanitaires.


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« Nos interlocuteurs remercient également l’Algérie qui a pris en charge ces migrants durant leur séjour et organisé leur rapatriement », affirme-t-elle.

Pour cette coordinatrice régionale, la réussite de ce genre d’actions se base sur la célérité dans le lancement des messages de recherche des parents et des disparus. « Nous faisons preuve de persévérance. En aucun cas nous devons baisser les bras. Ma formation, assurée par le CICR et le CRA, m’a appris à mener à bien ma mission. La coordinatrice nationale du service des relations familiales du CRA, Nafissa Toumi, m’a assisté dans cette expérience. Elle a été en contact permanent avec moi jusqu’à la fin de la mission ».

L’engagement de la jeune Inès dans l’action humanitaire, son sérieux dans le travail et sa sagesse, en dépit de son jeune âge, lui ont permis de se forger une forte personnalité, celle d’une femme déterminée, réceptive et à l’écoute des familles en détresse en quête d’un de leurs membres ou proches, parti sans donner signe de vie.

Le service des relations familiales du CRA reste le seul lien et le dernier espoir et recours pour des familles en quête d’informations sur leurs enfants, partis à la recherche d’un « Eldorado » de l’autre côté de la Méditerranée.

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