Inde : New Delhi piégée dans une immense pollution - Algérie

Inde : New Delhi piégée dans une immense pollution

Les vingt millions d’habitants de New  Delhi continuaient de tousser et se frotter les yeux, lundi, en raison d’un immense brouillard de pollution qui a amené les autorités à faire fermer les écoles et les chantiers.

Lundi matin, une brume nauséabonde et écoeurante emprisonnait toujours la capitale indienne, cachant les bâtiments, s’immisçant dans les foyers, les bureaux, les galeries du métro et envahissant de façon insupportable les voies respiratoires.

C’est l’un des plus violents épisodes de pollution atmosphérique qu’a connu ces dernières années la mégapole, souvent qualifiée par des responsables indiens de « chambre à gaz ».

Chaque année au début de l’hiver, une conjonction de facteurs naturels (froid, vents faibles…) et humains (brûlis agricoles, émissions industrielles et automobiles, feux pour se réchauffer…) rend irrespirable l’air de New Delhi, devenue l’une des villes les plus polluées de la planète.

Pour tenter de réduire cette pollution, la circulation automobile alternée est entrée en vigueur, lundi dans la ville, et devrait durer jusqu’au 15 novembre. Les véhicules ne peuvent, désormais, rouler qu’un jour sur deux selon que leur plaque d’immatriculation finit par un chiffre pair ou impair.

Les experts sont très circonspects sur l’efficacité de ce dispositif. « Ça ne peut pas être une solution car le transport privé motorisé ne représente qu’une très petite partie » des sources de pollution, estime Siddharth Singh, auteur du livre « The Great Smog of India ».

Les décideurs ont ordonné vendredi la fermeture des écoles et l’arrêt des chantiers, jusqu’à mardi, à Delhi et sa région.

D’un diamètre égal au trentième de celui d’un cheveu humain, les particules fines en suspension présentes dans le « smog » peuvent s’infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme peut entrainer des  risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.

Le brouillard de pollution était si dense, dimanche, qu’une quarantaine d’avions ont dû être détournés de l’aéroport de la capitale et que des  centaines de vols ont été retardés.

Un groupe de défenseurs de l’environnement a écrit, dimanche, au Premier ministre, Narendra Modi, pour l’appeler à s’attaquer sérieusement à ce problème de société majeur.

« Chaque respiration que nous prenons nous tue plus rapidement, nous et nos proches, et pourtant nous ne pouvons rien faire contre cela, ce qui nous rend impuissants, tristes et en colère », ont-ils déclaré dans cette lettre ouverte.

A lire également

Lire également