Guenzet « Ath Yaala »… Une localité algérienne unique au cœur d’une nature envoûtante en 27 Photos

Guenzet « Ath Yaala »… Une localité algérienne unique au cœur d’une nature envoûtante en 27 Photos - Algérie

Située au nord de la wilaya de Sétif, à environ 90 km du chef-lieu, la daïra de Guenzet est une région où l’on parle la langue amazighe. Elle partage ses frontières avec les wilayas de Bordj Bou Arréridj et Béjaïa.

Connue sous le nom d’Ith Yaala, cette appellation fait référence à Yaala, considéré comme le fondateur de l’organisation sociale de la région. Selon les historiens, Yaala s’y est installé après avoir quitté la Kalâa des Beni Hammad, située dans l’actuelle wilaya de M’sila, en 1061, fuyant l’invasion des Banu Hilal. Il choisit alors de s’établir à Guenzet avec sa famille.

D’après les récits historiques, Yaala y trouva déjà des familles établies, notamment les Aït Ahmed Ou Youssef et les Anzathen. Fort de son expérience en gestion, de ses connaissances en religion et de sa richesse, il parvint à organiser la vie sociale en mariant ses sept fils aux familles locales. C’est ainsi qu’il est reconnu comme le fondateur du système social de la région, et non comme son premier habitant, contrairement à ce que pensent certains.

L’origine du nom « Guenzet »

Le nom Guenzet est un ancien terme amazigh. La région était déjà habitée avant l’arrivée de Yaala, mais les familles y menaient un mode de vie semi-nomade en raison des conditions climatiques rigoureuses, notamment des hivers froids et de l’agriculture limitée aux cultures de montagne.

Le toponyme « Guenzet » est issu du mot amazigh « Anzathen », qui signifie « petit royaume » ou « hameau ». La transformation du nom s’explique par l’ajout du préfixe amazigh « G » (GA), signifiant « dans » ou « à » en français. Ainsi, l’appellation d’origine « G’Anzathen » a évolué vers « Guenzet ».

D’autres interprétations existent quant à l’origine du nom. Selon certaines légendes, il ferait référence à une reine romaine nommée « Guenzet », qui aurait vécu dans la région avant de partir vers Ighil Ali, dans l’actuelle wilaya de Béjaïa. D’autres récits évoquent une femme juive, dont la tombe se situerait dans les montagnes environnantes. Une autre hypothèse avance que le mot « Guenzet » pourrait signifier « entraide » (Tiwiza en amazigh), bien que cette interprétation ne soit pas attestée linguistiquement.

Lors d’une visite à Guenzet, le chercheur en histoire, Dr. Arzaki Ferrad, a estimé que l’explication basée sur l’étymologie amazighe du mot était la plus plausible.

Un territoire aux multiples villages

La commune de Guenzet comprend 26 villages, dont certains sont traversés par la route nationale, comme Tizi Majbar, Timinikache, Taourirt Yaâkoub et Guenzet. D’autres sont accessibles via des routes secondaires asphaltées, notamment Ighil Lakhmis, Taourirt Thamalalt, Kria, Foum Elal, Ourir Almi, Ighil Hamouche, Igoudan, Bouadeltssen, Thamast, Agda N’salah, Ith Kari, Mseiban, Thighirth et Sidi El Djaoud. Un village emblématique, Ighoudem, a été entièrement détruit par l’armée coloniale en 1959.

La région fait partie de la confédération des Beni Yaala (Ith Yaala en amazigh), nommée ainsi en hommage à Yaala, qui s’y installa avec sa famille après avoir fui sa forteresse située dans l’actuelle commune de Maadid, dans la wilaya de M’sila.

Un bastion de la Révolution algérienne

La région des Beni Yaala a joué un rôle majeur dans la guerre de libération nationale. On y dénombre environ 608 martyrs, tandis que l’ensemble de la daïra de Guenzet compte plus de 1 000 martyrs.

Dès le début de la Révolution, Guenzet s’est imposée comme un bastion stratégique de l’Armée de libération nationale (ALN), en témoignent les nombreuses batailles livrées dans la région, dont plus de 40 affrontements majeurs. Parmi les plus marquants figurent :

  • La bataille du « Jamaâ Ben Blout » (juillet 1956)
  • La bataille de « Oued Souka » (mai 1958)
  • La bataille de « Thila » (juillet 1957)

Ainsi, Guenzet demeure une région au riche passé historique, ancrée dans l’héritage amazigh et marquée par une forte contribution à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.

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