Ghassan Salamé: la présence des milices en Libye sape le travail du GNA

LONDRES – L’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé a qualifié la présence des milices en Libye de problème endémique sapant le travail du gouvernement d’union nationale (GNA), affirmant que l’ONU œuvre à protéger l’Etat des manœuvres des militaires où le citoyen est la seule victime.

Dans un entretien accordé au quotidien britannique « Middle East », publié dimanche, M. Salamé a indiqué « avoir proposé une série de solutions pour les nombreux problèmes derrière le conflit en Libye, à l’instar de la présence de troupes armées », ajoutant que « les belligérants devaient débattre de ces propositions lors d’une rencontre nationale prévue une dizaine de jours avant la déclaration de la guerre contre Tripoli à Ghadamès au Sud du pays ».

« Nous œuvrons, à présent à faire taire les armes, sachant que la seule victime étant le citoyen libyen », a-t-il déclaré, poursuivant « l’opération militaire est à l’origine du déplacement de centaines de milliers de citoyens, et de plusieurs morts et blessés parmi les civils, en sus de la dégradation encore davantage de la situation économique », et souhaitant « pouvoir réussir un cessez-le-feu dans les plus brefs délais ».

Six (6) mois après la déclaration de l’offensive militaire, sous la direction du maréchal Khalifa Haftar, contre Tripoli où se trouve le siège du GNA reconnu au plan international, une sorte de gel militaire règne dans la région, d’autant que les fronts aux combats n’ont connu aucun changement à l’exception du retour des forces du GNA pour s’emparer du contrôle de la ville de Gharian.

Au plan international, « il y a dès lors une plus grande conviction chez la plus part des pays concernés par la cause libyen que la solution militaire est impossible », a soutenu l’envoyé spécial de l’ONU, réaffirmant que « la solution politique est le seul remède pour mettre un terme au combat et finir avec la crise qui perdure depuis les années 80 ».


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Rappelant que les efforts de l’ONU en concertation avec les belligérants et les partenaires internationaux sont axés sur cette optique, M. Salamé a indiqué que « le pire maintenant est de voir le ciel libyen se transformer en scène de guerre entre les pays en rivalité assistés par leurs alliés à l’intérieur de la Libye ».

Le cessez-le-feu doit être une solution inter-libyenne car aucune partie étrangère n’est en mesure d’imposer cette alternative, a-t-il indiqué.

A une question sur la relance du processus politique et la position de Khalifa Haftar face à la poursuite du dialogue alors que les milices sont toujours en place, M. Salamé a fait savoir que « l’affaire des milices n’est pas née de la dernière pluie, sa présence a sapé le travail du GNA, et toute solution doit passer par le traitement de cette affaire quel qu’en soit la méthode ».

« Il y a une forte volonté pour unifier les institutions militaires et l’Armée, nous avions exprimé notre soutien aux négociations du Caire à ce propos, de même que nous avions salué les efforts consentis par le ministère de l’Intérieur à Tripoli pour promouvoir la coordination entre les institutions militaires, et renforcer le rôle des dispositifs sécuritaires sur tout le territoire national ».

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