GHARDAIA- Une résistance des cas de leishmaniose cutanée et de ceux de la brucellose humaine ont été observées en 2019 dans la wilaya de Ghardaïa, par rapport aux années l’ayant précédées, révèle samedi un bilan de la direction de la santé de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH).
Les cas de leishmaniose cutanée, une maladie parasitaire, transmise par la piqure des moucherons phlébotomes femelles qui laisse des lésions et cicatrices indélébiles, ont enregistré un « ’léger » recul durant 2019 avec 418 contre 444 cas en 2018, selon la même source.
La répartition des cas de leishmaniose cutanée correspond globalement à la situation épidémiologique des cinq dernières années dans la wilaya, en plaçant toujours la région de Guerrara avec 210 des cas, suivi de la vallée du M’Zab (Ghardaïa, Daya Ben Dahoua ,Bounoura et El Ateuf) avec 118 cas , Métlili (60) et Berriane (15), parmi les localités les plus touchées, précise le document.
Cette pathologie, contre laquelle il n’existe pour l’heure aucun vaccin, prolifère dans la wilaya notamment à Guerrara et la vallée du M’Zab en dépit des opérations de lutte contre les vecteurs de maladies épidémiologiques et la réalisation de réseaux d’assainissement, est-t-il indiqué.
Cette maladie résiste toujours par le manque d’hygiène de l’environnement et l’incivisme des habitants vivant dans des lieux insalubres proches des étables et autres écuries dans des zones urbaines, la prolifération des rongeurs et chiens errants.
De nombreux responsables des structures de santé Ghardaïa, ont mis en exergue le « lourd fardeau financier » causé par la prise en charge d’une victime de leishmaniose et le risque d’accroissement des cas de cette pathologie en raison de la dégradation de l’hygiène du milieu, du cadre de vie et l’urbanisation anarchique qui constituent un « facteur à risque » dans la wilaya.
Pour les cas de brucellose humaine, zoonose plus connue sous le nom de fièvre de Malte, est une maladie contracté au contact d’animaux d’élevage, à la consommation de lait cru ou de produits laitiers à base de lait cru notamment la « Kamaria » (fromage traditionnel du terroir), elle a atteint durant l’année écoulée 282 cas contre 219 cas en 2018 , selon le bilan de la direction de la santé .
Cette résistance de la brucellose est attribuée au non-respect et au mépris des règles d’hygiène et sanitaire, au refus de quelques éleveurs de vacciner leurs cheptels prétextant que les vaccins sont à l’origine des avortements chez les femelles en gestation (sans preuves) et l’utilisation par plusieurs éleveurs d’un géniteur male porteur de bactéries, selon une enquête épidémiologique réalisée par les services vétérinaire de Ghardaïa.
La vente de lait non pasteurisé de vache, de caprin et camelin à l’état brut dans des bouteilles usitées destinées à l’eau minérale et de la kamaria sur la voie publique, est à l’origine de la résistance de cette pathologie, en dépit de l’interdiction par arrêté de wilaya, selon des praticiens contactés par l’APS.
De nombreux consommateurs de la région de Ghardaïa, notamment des malades chroniques croyant aux vertus du lait naturel cru, estiment fermement que le lait est un « produit aseptisé naturellement » qu’il faut boire sans le faire bouillir, ce qui a engendré cette hausse de cas de brucellose humaine, ont estimé ces praticiens.
La prévention efficace contre ces pathologies passe inéluctablement par le renforcement de l’hygiène environnemental, la lutte contre les vecteurs et parasites transmetteurs de maladies, signale-t-on.
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