ALGER – L’expert européen en énergie, Thierry Bros, a affirmé que l’Algérie disposait de capacités suffisantes à même de lui permettre d’augmenter ses exportations de gaz naturel, notamment en se tournant vers la production d’électricité à partir de l’énergie solaire au lieu du gaz, soulignant que les développements actuels des marchés énergétiques mondiaux renforcent l’importance du 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui se tiendra à Alger du 29 février au 2 mars.
Dans une déclaration à l’APS, l’expert européen a mis en avant les atouts dont dispose l’Algérie en matière d’exportation de gaz par pipeline ou de gaz naturel liquéfié, ajoutant que le gaz algérien occupait une part importante des importations européennes de gaz.
Pour Pr Bros, élu meilleur analyste européen concernant le marché gazier pendant cinq années consécutives (2013-2017), « l’Algérie devrait augmenter ses exportations de gaz naturel tout en augmentant la production locale d’électricité à partir de l’énergie solaire, afin de réduire la dépendance au gaz dans la génération d’électricité et augmenter les exportations de gaz en retour ».
Pour rappel, l’Algérie a produit plus de 130 mds m3 de gaz naturel l’année dernière, dont plus de 50 mds m3 destinés à l’exportation.
Concernant le rôle du GECF dans la composante des marchés gaziers mondiaux, l’expert a insisté sur l’importance de la présence de la Russie dans le Forum, en raison de ses importantes réserves de gaz, excluant la possibilité que le Forum devienne une organisation similaire à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Analysant la demande énergétique en Europe, il a affirmé que le passage généralisé du continent aux énergies nouvelles, y compris nucléaire, « n’aura pas lieu dans les 15 prochaines années », et qu’il lui faudra plus d’énergie et de gaz, tout comme dans le reste du monde.
« Je ne pense pas que les pays importateurs maintiendront leur tendance baissière de consommation du gaz naturel et, de ce fait, les prix du gaz resteront élevés pour une longue période », a-t-il ajouté.
L’expert a souligné que c’est le « moment opportun » pour les membres du forum de revoir à la hausse leur production de gaz, notamment après la décision du président américain en janvier dernier de suspendre l’octroi de permis d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) citant « la crise climatique à travers la renonciation aux combustibles fossiles », ce qui confèrera une importance supplémentaire au forum.
Il a indiqué l’importance de l’impact que cette décision aura sur le marché gazier, car elle « réduira la capacité de stockage » et donnera ainsi aux membres du forum « plus d’espace pour la concurrence », notant que tous ces développements renforcent l’importance du Sommet d’Alger et de son timing.
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