ALGER – Après 40 ans de la première édition organisée en « terre d’Eburnie » en 1984, la Coupe d’Afrique des nations de football retournera en Côte d’Ivoire, l’occasion de la 34e édition prévue du 13 janvier au 11 février dans cinq villes : Abidjan, Bouaké, Korhogo, Yamoussoukro et San Pedro.
Deux ans après une 33e édition disputée au Cameroun et remportée par le Sénégal, la plus grande fête du football africain élira domicile cette fois-ci au pays des « Eléphants » en présence de 24 nations pour la troisième fois dans l’histoire de la compétition.
A l’instar du Cameroun, la Côte d’Ivoire a dû batailler dur pour maintenir l’organisation du tournoi sur son sol, en cassant notamment sa tirelire avec près d’1,5 milliard de dollars d’investissement au total, dans l’objectif d’être prête le jour J.
La Côte d’Ivoire devait initialement accueillir la CAN en 2021, mais la Confédération africaine de football (CAF) a décidé de réattribuer l’organisation de ce tournoi au Cameroun, qui devait accueillir la phase finale en 2019, finalement organisée en Egypte.
Bien qu’il ait déposé une plainte auprès de la plus haute instance juridique du sport, le Tribunal arbitral du sport, au sujet de ce changement en décembre 2018, le gouvernement ivoirien a accepté le changement forcé un mois plus tard, à l’issue d’une réunion entre le président Ouattara et le président de la CAF de l’époque le Malgache Ahmad Ahmad.
Le tournoi a été déplacé de juin-juillet 2023 à janvier-février 2024 pour éviter la saison des pluies en Côte d’Ivoire.
Pas plus tard que le 20 décembre dernier, le secrétaire général de l’instance continental Veron Mosengo-Omba s’est montré satisfait des dernières visites d’inspection effectuées en Côte d’Ivoire, estimant que le pays est fin prêt pour organiser la compétition.
« Cela fait deux mois que j’habite Abidjan. J’ai visité tous les sites où vont se dérouler la CAN-2023. La Côte d’Ivoire a mis de gros moyens et nous remercions le gouvernement. La CAN a permis un développement énorme pour les populations », s’est-t-il félicité au cours d’une conférence de presse tenue au stade Felix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Un tournoi de haute facture en vue
En novembre dernier, le président de la CAF Patrice Motsepe a définitivement dissipé les doutes sur la capacité de la Côte d’Ivoire à organiser un tournoi à la hauteur de l’événement.
« Je voudrais que le monde entier voit ces magnifiques réalisations et que plus personne ne me pose la question de savoir si la Côte d’Ivoire est prête pour l’organisation de la CAN. La Côte d’Ivoire est absolument prête! Elle est le plan A, le plan B…, le plan Z », a-t-il déclaré en marge de la Ligue des champions féminine.
L’Afrique va retenir son souffle pendant un mois, pour vibrer aux prouesses des stars du continent à l’image de Riyad Mahrez (Algérie), Victor Osimhen (Nigeria), Sadio Mané (Sénégal), ou encore l’enfant du pays Sébastien Haller (Côte d’Ivoire).
Comme à la veille de chaque CAN, le jeu des pronostics va certainement battre son plein dans le milieu des puristes. Sacrée championne d’Afrique pour la première fois de son histoire, lors de la CAN-2021 au Cameroun, le Sénégal va mettre son titre en jeu, en présence des éternels favoris: la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Nigeria, le Maroc, l’Egypte, et bien évidemment l’Algérie, champion de l’édition 2019 en Egypte.
Composée incontestablement de la génération de joueurs les plus talentueux dans l’histoire des « Lions de la Teranga », la sélection sénégalaise, dirigée d’une main de maître par Aliou Cissé, en poste depuis 2015, devra faire face à une rude concurrence dans l’espoir de conserver son titre, arraché avec brio en terres camerounaises aux dépens des « Pharaons » d’Egypte (0-0, aux t.a.b : 4-2).
« Nous sommes les tenants du titre que nous respectons les adversaires et nous nous sommes préparés à garder notre bien », a indiqué le président de la Fédération sénégalaise (FSF) Augustin Senghor.
Si les favoris vont tenter de conforter leur standing, les outsiders seront nombreux à vouloir déjouer les pronostics, et se frayer un chemin parmi tout ce beau monde.
Le Burkina Faso, le Ghana, la Tunisie, ou encore le Mali, seront à suivre de près, et auront certainement des atouts à faire valoir dans l’espoir d’aller jusqu’au bout de la compétition.
Le pays hôte tentera de remporter le titre pour la première fois à domicile, après avoir triomphé au Sénégal en 1992 et en Guinée-équatoriale en 2015.
Parmi les 24 nations qualifiées pour cette phase finale, il n’existe aucun novice, contrairement à la précédente édition avec la présence pour la première fois des Comores et de la Gambie.
« Le 13 janvier (jour du match d’ouverture Côte d’Ivoire – Guinée-Bissau, NDLR), notre pays, devant les caméras du monde entier, offrira un spectacle inoubliable », a assuré François Albert Amichia, président du Comité local d’organisation (COCAN).
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