CHLEF – Les différents types de miel et autres produits de la ruche actuellement exposés à la vente à la Foire nationale du miel et des produits de la ruche, organisée du 20 au 28 du mois en cours à Chlef, ont enregistré une hausse « notable », comparativement à l’année précédente, impactant sur l’activité commerciale au sein de la manifestation.
En effet, cette foire économique et commerciale a été marquée par une affluence modeste des visiteurs, « visiblement refroidis » par la hausse des prix des différents types de miel et des produits de la ruche exposés à la vente, au moment ou ils s’attendaient à des prix nettement à la portée de leur bourses, a-t-on constaté.
Approchés à ce propos, par l’APS, de nombreux apiculteurs exposants ont imputé la hausse des prix au « recul de la production mellifère », en raison, selon eux, des conditions climatiques défavorables, comme l’une des « raisons principales à l’origine de la hausse des prix et leur instabilité », ont-ils indiqué.
A cela s’ajoute, « les frais inhérents au déplacement des ruches d’abeilles pour la transhumance sans omettre les dépenses liées à l’acquisition de matières premières nécessaires pour l’activité apicole », ont-ils soutenu.
« La production mellifère de cette année a enregistré un important recul, dû notamment à des conditions climatiques défavorables, ayant impacté négativement la période de floraison des arbres et plantes », a indiqué, à l’APS, le président de l’association des apiculteurs, Abdelaziz Ait Hammouda.
Un fait, a-t-il dit, à l’origine d’un « recul du rendement de la ruche qui ne dépasse pas cinq (5) kg de miel, contre un rendement estimé entre10 à 15 kg (par ruche) précédemment », a-t-il déploré.
Selon Malika Malki, une apicultrice de Blida, « les conditions climatiques extrêmes contraignent les apiculteurs au déplacement de leurs ruches pour la transhumance au niveau d’autres régions plus clémentes. Certains poussent leur quête jusqu’à des zones sahariennes ou situées en montagne », a-t-elle souligné, « ce qui implique des frais supplémentaires, qui sont intégrés par la suite dans le prix de revient du produit fini (le miel) », a-t-elle fait savoir.
Yacine Remla apiculteur de Chlef a, quant à lui, imputé cette hausse des prix du miel aux « coûts élevés des équipements d’importation notamment, nécessaires pour l’élevage apicole ». Il a exprimé son souhait de voir les « entreprises locales s’orienter vers l’investissement dans la filière apicole, de manière à contribuer à la baisse des frais de ces équipements », a –t-il souhaité.
Si l’organisation des foires fait partie des activités commerciales propices à la commercialisation de différents types du miel local et des produits de la ruche, la hausse des prix, conjuguée au manque de confiance des citoyens dans le produit local, constituent une entrave à une bonne activité commerciale, ce qui conduit inévitablement à un stock d’invendus.
En attendant d’assurer une meilleure organisation à la filière apicole, considérée pourtant parmi les activités génératrices de richesse à l’échelle locale et mondiale, eu égard aux possibilités offertes pour l’exportation du produit, dans le cas de la disponibilité de laboratoires de contrôle et de certification du miel local, les apiculteurs ont recours à de nombreuses mesures ou « astuces », qui leur assurent l’écoulement de leurs produits, au même titre que la confiance du consommateur.
En effet, les exposants ont trouvé une parade à la hausse des prix, en proposant le miel dans des contenants de différents volumes et poids. Un choix est ainsi offert aux consommateurs en vue d’acquérir un pot de pas plus de 125 g de miel pour 500 à 800 DA, au lieu d’un kg pour des prix compris dans une fourchette entre 3.600 à 5.000 DA.
« Proposer le miel dans des pots de différents poids nous a permis d’assurer de ‘bons gains’ aux premiers jours de cette foire », ont admis nombre d’apiculteurs. Tandis que d’autres ont opté pour la méthode pédagogique, en fournissant maintes informations et conseils à propos des vertus de chaque type de miel exposé, tant et si bien qu’ils sont arrivés à convaincre de nombreux visiteurs de l’achat de leurs produits, a constaté l’APS, sur place.
Selon les échos recueillis, par l’APS, auprès de nombreux exposants, une majorité des apiculteurs sont « désormais convaincus de l’intérêt de la formation dans cette filière, notamment concernant les vertus de la thérapie par le venin d’abeille ». Les cycles de formation doivent, également, contribuer à une mise à niveau et actualisation des connaissances des apiculteurs, tout en développant leurs aptitudes en matière de commercialisation, est-il escompté.
Les visiteurs ont, pour leur part, loué l’organisation de cette foire, qui leur permet de prendre connaissance des différents miels existant à l’échelle locale, et de découvrir leur secrets de fabrication et leurs vertus, au vue de l’absence de la confiance entre le consommateur algérien et le producteur », ont-ils indiqué à l’APS.
A noter que les prix des miels proposés à la vente, à cette foire, ont varié entre 3.300 DA/kg pour le miel de fleurs, et 3.600 DA/kg pour le miel de thym, au moment où le miel de carotte sauvage a été affiché à 3.500 DA/kg, le miel de montagne à 4.000 DA/kg, et le miel de jujubier entre 4.500 à 5000 DA le kg.
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