Epoque romaine: pain, fromage et olives, les aliments les plus répandus

Epoque romaine: pain, fromage et olives, les aliments les plus répandus - Algérie
Epoque romaine: pain, fromage et olives, les aliments les plus répandus

GUELMA- Des experts et des archéologues de l’intérieur et de l’extérieur du pays ont affirmé, mardi, lors d’un colloque international sur « La romanisation et les peuples du bassin méditerranéen : politique et résistance » que le pain, le fromage et les olives étaient « les aliments les plus répandus » à l’époque romaine en Algérie.

« La nourriture algérienne était liée durant cette période à la nature des cultures agricoles et des ressources animalières disponibles », a mis en exergue Riad Dahmane de l’université de Guelma, au cours de cette rencontre organisée en coordination entre le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) et l’université du 8 mai 1945, en présence de spécialistes d’universités française, tunisienne et grecque, et ce, à travers une intervention dédiée à « L’Alimentation et la cuisine algérienne pendant l’occupation romaine ».

Il a relevé, dans ce même contexte, que les aliments consommés au petit-déjeuner, généralement du pain enduit de fromage et d’ail accompagné d’olives et de fruits, étaient également ceux servis au déjeuner, soulignant que le diner, considéré comme le repas principal de la journée, était composé de mets gras servis en trois parties.

Il s’agit, relève-t-il, d’une entrée à base d’œufs et de légumes, d’un plat de résistance associant diverses sortes de viandes et des escargots, et d’un dessert constitué de fruits, de vin et de mets riches en sucre.

Le même intervenant a déclaré, par ailleurs, que l’identification des différents types d’aliments composants les trois repas de la journée durant l’ère romaine, s’est faite à travers l’étude des mosaïques et de textes littéraires de l’époque et, dans une moindre mesure, par les inscriptions latines trouvées dans divers sites archéologiques en Algérie.

Selon M. Dahmane, le conte « L’âne d’or » d’Apulée, rédigé dans la région de M’daourouch (Souk Ahras) évoque, à cet effet, un nombre important d’aliments prévalant à l’époque, tels que la viande hachée et la viande en sauce consommée par les riches, comparativement aux pauvres qui se contentaient d’une miche de pain d’orge trempée dans du miel, comme seule nourriture.

Dans ce même contexte, Kamel Meddad du CNRA a fait savoir, pour sa part, dans une conférence intitulée « Les anciennes fermes rurales de l’Est algérien, un paramètre de la résistance à la romanisation », que l’obtention de l’Afrique du Nord à l’époque du titre de « grenier de Rome » n’était pas fortuit compte tenu de la production considérable de céréales et d’huile d’olive caractérisant cette période.

Il a ajouté, en outre, qu’au cours du IIIème siècle, les exportations de céréales de Carthage vers Rome étaient estimées à 1,2 million de quintaux, en plus de l’huile et différentes variétés de vin.

De son côté, Mohamed Cherif Merzouki, chercheur à l’université de Sousse (Tunisie) a traité le thème de « La romanisation et la résistance dans la Byzacène occidentale », faisant état de la résistance des habitants de la région vis-à-vis de la forte vague de romanisation de l’Afrique du Nord par l’Empire romain entre le 2ème et le 3ème siècle, laquelle a été mise en évidence par l’étude des inscriptions et des cartes topographiques notamment.

Selon Dr. Faouzi Maalem, président du comité d’organisation de ce colloque d’une journée, le thème de la rencontre s’inscrit dans le cadre des travaux menés par des chercheurs aspirant à étudier toutes les facettes de cette ère historique importante des pays méditerranéens jusqu’au septième siècle.

Plusieurs volets ont été débattus durant ce colloque ayant trait à la politique et la stratégie militaire, les métamorphoses culturelles et religieuses ainsi que la résistance des populations des zones rurales à la politique de romanisation de l’Afrique du Nord.

A noter enfin que cette rencontre a regroupé des chercheurs venus de 16 centres de recherches et d’une université nationale.

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