« En’Nasekh wel Mensoukh », une mise en garde contre tout Savoir démuni de conscience et d’éthique

ALGER – « En’Nasekh wel Mensoukh » (le clone et le cloné), pièce de théâtre scientifique qui met en garde contre tout savoir démuni de conscience et d’éthique, a été présentée hors compétition, samedi à Alger, dans le cadre du 15e Festival national du théâtre professionnel (FNTP).

Le public restreint de la salle El Hadj-Omar du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), où le 15e FNTP a élu domicile du 23 décembre 2022 au 1 janvier 2023, a pu vivre une expérience scientifique théâtralisée, se donnant pour mission essentielle, la diffusion des savoirs, des connaissances scientifiques en dehors des laboratoires.

Ecrite et mise en scène par Mahfoud Fellous, « En’Nasekh wel Mensoukh » raconte, 50 mn durant, l’histoire de deux biologistes, « professeur Boukeraïne », joué par Khaled Gherbi et son confrère « Boualem », campé par Fayçal Boussaid, dont les visions sont diamétralement opposées, sur les questions du clonage, ainsi que celles de la manipulation des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Pendant que le professeur Boukeraïne, adepte farouche du principe du clonage humain, avance pour argument principal, le progrès et l’avancée de la science, son confrère, le professeur Boualem s’y oppose catégoriquement, justifiant sa position, par des questions d’ordre éthiques ainsi que les risques encourus devant l’incertitude de telles expériences.

La dualité entre les deux scientifiques s’accentue et Boukeraïne, défiant tout le monde et résolu à aller au bout de sa logique diabolique, s’enferme dans son laboratoire et persévère, pour voir son clone apparaître, non sans vivre le premier conflit génétique avec lui.

Conseillé par la petite voix malveillante du miroir, rendue par Souad Ouaïl et Iniès Yahiaoui, le clone va se retourner contre son maître et le tuer pour asseoir sa suprématie sur la race humaine.

La scénographie, œuvre de Abdelghani Khebil a consisté en un éclairage clair, par moment et bleuâtre dans d’autres, renvoyant aux expériences de laboratoire, ainsi que trois panneaux en forme d’armoires miroitées à l’intérieur et frappés du dessin de « Guernica », célèbre œuvre de Pablo Picasso, au visage décomposé renvoyant à l’idée du clonage.

La bande des bruitages et de la musique signée Iniès Yahiaoui et Rafik Chioukh, a été concluante et d’un grand apport à la trame, créant les atmosphères adéquates à l’ambiance des laboratoires et marquant les différentes situations, avec comme corpus musical servant de leitmotiv, une composition du regretté Chérif Kortbi (1935-2010), à qui le metteur en scène voulait rendre hommage.

A l’issue du spectacle, le public, tenu en haleine durant tout le spectacle, a longtemps applaudi les artistes.

Cadre supérieur de la Jeunesse, actif et créatif durant une quarantaine d’années, Mahfoud Fellous compte à son actif, comme concepteur ou auteur, nombre de travaux pour le théâtre et la télévision.

Présentée en représentation générale « En’Nasekh wel Mensoukh » attend de partir en tournée.

Le 15e Fntp prendra fin dimanche soir avec une cérémonie de remise des prix.

 

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