Encourager l’industrie de transformation agricole dans le Sud pour réduire la facture d’importation

Encourager l’industrie de transformation agricole dans le Sud pour réduire la facture d’importation - Algérie
Encourager l’industrie de transformation agricole dans le Sud pour réduire la facture d’importation

ALGER- Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, a salué, mardi, les décisions du dernier Conseil des ministres portant interdiction de l’importation des produits agricoles pendant la saison de cueillette et encouragement des industries de  transformation agricole pour réduire la facture des importations, notamment en cette conjoncture financière induite par la pandémie du nouveau coronavirus et la baisse des prix du pétrole.

Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné dimanche dernier lors de la réunion du Conseil des ministres l’interdiction totale de l’importation des produits agricoles pendant la saison de cueillette afin de protéger la production nationale.

Une décision qualifiée par le ministre de l’Agriculture, sur les ondes de la Radio nationale, de mesure incitative à même d’encourager l’agriculteur algérien à augmenter sa production.

« Il y’a une forte dynamique dans la production et la décision d’interdiction de l’importation (des produits agricoles pendant la saison de cueillette), permettra aux agriculteurs d’élargir leurs investissements », a-t-il relevé.       L’interdiction de l’importation de certains produits est une décision qui permettra de booster l‘industrie de transformation agricole, de promouvoir les exportations et d’ériger le secteur de l’agriculture en contributeur à la diversification des sources de revenus, notamment dans le contexte de la situation financière induite par la baisse des prix du pétrole et les répercussions de la pandémie de coronavirus sur les échanges, a précisé le ministre.

Lors du Conseil des ministres, le ministre du Commerce avait présenté un exposé sur la situation des importations des produits agricoles et les mesures prises par son Département pour protéger la production agricole nationale, comme celle d’élargir la liste des produits soumis au Droit Additionnel Provisoire de Sauvegarde (DAPS) et de soumettre l’activité d’importation au principe de spécialisation et de souscription au cahier des charges.

La deuxième décision qualifiée par M. Omari de stratégique, consiste en la création de l’Office de Développement de l’Agriculture industrielle en Terres sahariennes.        

L’Office permettra de « développer les cultures industrielles stratégiques sur les terres sahariennes, notamment le maïs, et les industries sucrière et oléagineuse afin de réduire leur importation progressivement ».

L’Office, dont le siège sera établi dans le sud du pays, se chargera d’accompagner les porteurs de grands projets d’investissements agricoles structurés qui permettent de développer les cultures industrielles stratégiques.

Dans ce sens, M. Omari a fait état de « projets à lancer à travers cet Office lors de la prochaine saison agricole », précisant que « la mouture du cahier des charges qui est prête vise à protéger les droits de l’Etat et des investisseurs et de définir leurs obligation à l’égard de l’Office.

Des concertations seront organisées avec les investisseurs concernés dans les prochains jours pour convenir de « certains détails », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture a prévu pour cette saison agricole une récolte abondante qui avoisinera celle de la précédente saison, estimée à près de 56 millions de quintaux.

La campagne moisson-battage a débuté le 12 avril dernier au Sud et depuis quatre jours dans les régions du nord, a-t-il rappelé soulignant que d’après les premiers indicateurs, la production verra une hausse importante.

Cette abondance, explique le ministre, est le résultat des pluies enregistrées durant les mois de mars et d’avril et de l’amélioration de l’encadrement technique et autres facteurs qui aident à la production et à

la productivité, à l’instar de la contribution de la commission nationale de suivi de la campagne et du rôle efficient des banques, des agences d’assurances, de l’Office national des céréales, des instituts agricoles et autres.

A une question sur la préoccupation des agriculteurs concernant la problématique du stockage, M. Omari a rassuré que plusieurs mesures ont été prises dans le ce sens, à l’instar de la réception de neuf entrepôts d’une capacité de 5,3 millions de quintaux, « ce qui permettra une aisance en matière de stockage stratégique ».

Il a cité en outre, l’extension des points de collecte à 500 et la mise en place de la coordination régionale, à travers le transfert du stockage d’une wilaya aux faibles capacités à celle ayant davantage de moyens.

Le ministre, qui a été rassurant quant au raccordement des agriculteurs au réseau électrique, a précisé que leur recensement a été lancé en prévision de cette opération.

A l’approche de l’Aïd el Adha, le ministre a souligné que la levée du confinement sur les marchés de bétails se fait progressivement sous le contrôle et l’accompagnement des autorités locales.

Le ministère assure un contrôle sanitaire du bétail, à travers la mobilisation d’équipes vétérinaires, a-t-il ajouté.

A cette occasion, il a appelé les éleveurs à « faire preuve de responsabilité et à se conformer aux recommandations médicales pour préserver et sécuriser ces espaces de manière à assurer les sacrifices de l’Aïd dans les meilleures conditions ».

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