El Tarf: l’aquaculture intégrée à l’agriculture l’autre outil d’amélioration de la productivité

El Tarf: l’aquaculture intégrée à l’agriculture l’autre outil d’amélioration de la productivité

EL TARF – Le secteur de la pêche et de l’aquaculture s’efforce, dans la wilaya d’El Tarf, d’encourager et de développer les investissements dans l’aquaculture intégrée à l’agriculture qui permet l’augmentation autant de la production aquacole qu’agricole.

« Nos services misent sur la diffusion de la culture de l’aquaculture intégrée dans les rangs des agriculteurs, à travers la conclusion de conventions et la conduite de campagnes de sensibilisation pour les amener à investir dans ce domaine, ainsi que dans les rangs des citoyens pour les encourager à la consommation de poissons d’eau douce dont les vertus sont indéniables », a indiqué le directeur local de la pêche et de l’aquaculture, Amar Zouaoui El Ayeche, dans une déclaration à l’APS.

Selon le même responsable, 600 agriculteurs ont été formés, dans la wilaya d’El Tarf, en matière d’aquaculture intégrée à l’agriculture, au niveau de l’Ecole de formation technique de la pêche et de l’aquaculture d’El Kala, du Centre de formation professionnelle de la même ville et de l’Institut spécialisé de formation professionnelle de la commune de Bouhadjar, sous la supervision de spécialistes et de professeurs du domaine.

Il a souligné, dans ce contexte, que la formation des agriculteurs « s’inscrit dans le cadre d’un programme arrêté par la tutelle pour relancer l’activité aquacole, en particulier le tilapia rouge, et l’intégrer dans le secteur agricole, ce qui lui conférera une valeur ajoutée, créera des emplois, augmentera la capacité de production aquacole et répondra aux besoins du marché à des prix raisonnables, avec possibilité d’exporter compte tenu des énormes capacités de la wilaya d’El Tarf ».

Il a ajouté que ses services s’activaient, en coordination avec plusieurs autres secteurs concernés, pour cibler les agriculteurs désirant investir dans ce domaine et disposant des plans d’eau d’une capacité minimale de 1.000 m3.

Le même responsable, rappelant que l’utilisation pour l’irrigation de l’eau servant à l’aquaculture, riche en matière organique, permet une augmentation importante de la productivité en matière d’agriculture et de pisciculture, a fait part de la menée d’expériences pilotes avec 13 agriculteurs, dûment formés aux techniques permettant la survie et la reproduction des poissons dans les bassins d’irrigation, ponctuées par une totale réussite de leurs projets liés à l’aquaculture intégrée à l’agriculture.

S’agissant du volume de production, M. Zouaoui El Ayeche a affirmé qu’il était « parfaitement possible d’atteindre une production de 20 à 35 tonnes de poissons d’eau douce par an ».

 

         ==L’aquaculture intégrée à l’agriculture pour améliorer les capacités de production de plusieurs filières agricoles de l’Etat==

 

Le chef du service de la vulgarisation agricole à la Direction des services agricoles, Chemseddine Mokdiche, a indiqué, pour sa part, que des « expériences scientifiques ont démontré que la pratique de l’activité aquacole dans les bassins d’irrigation améliore les capacités de production de nombreuses filières agricoles et augmente leur productivité de 20 pour cent ».

Affirmant que l’eau utilisée pour l’aquaculture est « riche en nutriments nécessaires à la croissance des cultures agricoles », il a souligné que les résultats obtenus sur le terrain, après l’exploitation de cette eau pour l’irrigation agricole, a eu « un impact éminemment positif en matière de productivité de nombreuses filières agricoles où la qualité du produit cultivé s’est notablement améliorée, en particulier dans des fermes exploitées dans les communes de Ben M’hidi, de Besbas et de Dréan ».

Les services agricoles de la wilaya « travaillent en coordination avec le secteur de la pêche et de l’aquaculture, ainsi qu’avec les établissements de formation professionnelle, la Chambre de la pêche et la Chambre de l’agriculture pour former les agriculteurs et leur fournir des informations techniques afin de les encourager à investir dans ce secteur lucratif », a encore souligné M. Mokdiche, faisant part de la poursuite des campagnes de sensibilisation et d’orientation auprès des agriculteurs pour attirer le plus grand nombre possible vers l’intégration de l’activité aquacole à l’activité agricole habituelle.

De son côté, le président de la Chambre de l’agriculture de la wilaya d’El Tarf, Saci Abadlia, a salué les efforts de l’Etat qui apporte un précieux appui technique à travers la vulgarisation agricole, dans sa partie liée à l’aquaculture. Il a également salué l’intensification de la formation et l’accompagnement des aquaculteurs, rappelant les expériences de certains agriculteurs qui, grâce à l’aquaculture intégrée à l’agriculture, ont vu leurs rendements augmenter considérablement du fait de l’irrigation de leurs cultures avec l’eau de bassins d’élevage de poisson, en plus d’une nette amélioration de la qualité de leurs produits.

Nabil Zouidi, agriculteur pratiquant l’aquaculture intégrée dans la commune de Ben M’hidi (ouest de la wilaya), et qui irrigue ses plantations d’agrumes avec l’eau des bassins d’élevage, a déclaré que le rendement était « meilleur, et de loin »’, et que « la qualité de ses produits s’en est trouvée considérablement améliorée ».

Pour sa part, le jeune Mohamed Messaï, jeune investisseur dans le même domaine, dans la commune de Besbas, a affirmé pratiquer cette activité depuis trois ans dans un bassin d’une capacité d’environ 1.000 mètres carrés et d’une profondeur de 4 m, et qu’il est prêt à étendre son activité après avoir obtenu des résultats « très positifs ».

Ce jeune opérateur s’emploie à fournir un soutien aux agriculteurs souhaitant introduire l’aquaculture dans leurs exploitations agricoles afin qu’ils puissent irriguer avec l’eau des bassins d’élevage, ce qui leur permettra de « se passer définitivement » des engrais chimiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

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