El Qods Occupée: Riyadh, Rabat et Ankara se disputent le statut de gardien des lieux saints

El Qods Occupée: Riyadh, Rabat et Ankara se disputent le statut de gardien des lieux saints

WASHINGTON – Le très attendu plan de paix américain au Moyen-Orient a ravivé la compétition entre l’Arabie Saoudite, le Maroc, et la Turquie sur le contrôle des lieux saints de l’Islam à El Qods occupée, assuré actuellement par la Jordanie.

Les spéculations vont bon train sur la possibilité de transférer le contrôle de la Mosquée El Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, à un autre pays, alors que la Maison Blanche s’apprête à dévoiler la partie économique de son plan lors d’une conférence prévue les 25 et 26 juin à Bahreïn.

Selon des analystes politiques, la plus grande crainte de la Jordanie aujourd’hui est de voir le nouveau plan mettre fin à son contrôle historique des lieux saints au profit d’autres pays comme l’Arabie Saoudite, le Maroc et la Turquie.

Les craintes du royaume hachémite se sont accentuées dernièrement voyant dans le plan américain une conspiration en dépit des assurances de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt.

Les trois pays ne cachent pas leurs ambitions à ce sujet en cherchant à jouer un rôle dans un éventuel accord qui devrait redéfinir le statut de la ville sainte.


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Les visions de l’Arabie Saoudite ne datent pas d’aujourd’hui: Ryadh qui a déjà récupéré le contrôle des lieux saints de la Mecque et de Médine de la Jordanie espère devenir gardienne de la Mosquée El Aqsa.

Le Roi Abdallah a implicitement fait référence à ce différend avec Ryadh, lorsqu’il a évoqué en mars  » les pressions exercées  » par l’Arabie Saoudite pour amener la Jordanie à changer sa position sur El Qods occupée.

Dans le même temps, le Maroc qui préside le Comité d’El Qods est entré en lice en accordant en avril une subvention financière pour la restauration du troisième lieu saint de l’Islam, une première du genre depuis plusieurs années.

La Turquie, animée par une revendication historique, ambitionne de retrouver son influence d’antan au Moyen-Orient, multipliant les initiatives financières et humanitaires en faveur de la ville sainte.

En attendant, les détails du plan de paix américain qui seront révélés en juin, la Maison Blanche veut aborder les aspects économiques de l’accord lors de la Conférence de Bahreïn.


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La conférence est « une occasion cruciale » pour « discuter de stratégies et galvaniser l’appui en faveur d’investissements et d’initiatives économiques potentiels susceptibles d’être rendus possibles par un accord de paix », a indiqué dimanche la Maison Blanche dans un communiqué conjoint avec le Bahreïn.

L’administration américaine veut tirer profit de la situation économique désastreuse dans les territoires palestiniens pour imposer son plan biaisé au profit d’Israël, et mène à cet effet d’intenses négociations avec les Etats arabes du Golfe pour les inciter à le financer.

L’Autorité palestinienne a dénoncé en mars « une guerre financière » menée par les Etats-Unis et Israël pour forcer les palestiniens à « accepter une proposition de paix inacceptable ».

Lundi, Saëb Erakat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine, a affirmé que les tentatives visant à promouvoir une normalisation économique de l’occupation israélienne de la Palestine seront rejetées ».

« Il ne s’agit pas d’améliorer les conditions de vie sous l’occupation, mais d’atteindre le plein potentiel de la Palestine en mettant fin à l’occupation israélienne », a-t-il déclaré.

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