ALGER – Une gestion intégrée et moderne de l’eau dans le cadre d’une politique d’économie de cette ressource doit être entreprise face à sa rareté induite par l’effet conjugué de la hausse de la demande et du stress hydrique, a indiqué jeudi à Alger, le Secrétaire général du ministère des Ressources en Eau, El Hadj Belkateb.
A l’occasion de l’inauguration de la Journée d’études intitulée « L’eau dans la ville, les nouveaux défis du service public », le même responsable a relevé l’impact du changement climatique conjugué à la progression constante de la demande, sur le potentiel national hydrique.
« Cela fait de l’Algérie le 20ème pays au monde souffrant le plus du stress hydrique », a-t-il rappelé, soulignant l’impératif d’une gestion cohérente du cycle de l’eau impliquant des concepts novateurs tels que la gestion intégrée des eaux urbaines, la valorisation des eaux pluviales, la protection des milieux récepteurs et la préservation des systèmes écologiques.
« Il est important œuvrer collectivement en faveur d’une stratégie nationale citoyenne et solidaire de l’économie d’eau », a estimé M. Belkateb, ajoutant que les jeunes générations doivent être formées à la culture de l’eau pour mieux apprécier les bienfaits de cette ressource et éviter son gaspillage.
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Selon le même responsable, les citoyens doivent être familiarisés au concept de gestion intégrée des ressources en eau pour permettre « une prise de conscience collective devant s’accompagner par des mesures plus contraignantes telles que la révision des tarifs ou la prérogative accordée aux autorités locales de prononcer des restrictions d’utilisation de l’eau potable en cas de sécheresse ou de pénurie ».
Par ailleurs, M. Belkateb a fait savoir que le réchauffement dans le bassin méditerranéen est plus rapide de 20% que la moyenne mondiale.
Selon lui, les effets de ce changement climatique se font ressentir dans notre pays à travers des saisons de pluie plus courtes, de fortes canicules, une recrudescence des inondations, une diminution des apports dans plusieurs bassins versants et une réduction importante du niveau des nappes phréatiques.
600m3/an d’eau par habitant
« Avec un ratio de 600 m3/an/habitant, l’eau en Algérie est rare, fragile et inégalement répartie. Un effort d’anticipation doit être entrepris en amont pour atténuer les impacts de ce stress structurel », a-t-il affirmé.
Dans ce cadre, l’Algérie doit continuellement optimiser son potentiel hydrique, augmenter ses capacités de mobilisation et se prémunir des risques majeurs liés à l’eau, a estimé M. Belkateb.
En outre, le responsable du ministère a rappelé que les villes continueront à subir des pressions en terme de disponibilité et de demande en eau, d’autant qu’il est estimé qu’en 2050, près de 70% de la population mondiale vivra dans des zones urbaines.
« Cette tendance aura des conséquences inévitables sur la façon dont l’eau sera gérée », a-t-il affirmé.
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Pour faire face à cette situation, l’intervenant a jugé nécessaire de regarder de plus près les défis et les bonnes pratiques pour la gestion de l’eau de manière pertinente que ce soit au niveau de l’urbanisation de la métropole, des bassins ou des sous-bassins.
De plus, un examen des tendances métropolitaines des villes du pays peut aider à offrir des éclaircissements sur les leviers de gouvernance nécessaires pour une politique de l’eau efficace et pertinente du point de vue économique et social, a indiqué M. Belkateb.
Selon lui, l’augmentation de la population nationale de 2% par an en moyenne induit une augmentation de la demande nationale en eau douce d’environ 700 millions m3/an.
Signature d’une convention de partenariat entre l’AGIRE et la SEAAL