« Desert rose », un court métrage sur le drame des essais nucléaires français en Algérie

"Desert rose", un court métrage sur le drame des essais nucléaires français en Algérie

ALGER – Le court métrage « Desert rose », une nouvelle œuvre cinématographique du réalisateur Oussama Benhassine, sur le drame des essais nucléaires français dans le désert algérien, a été projeté samedi en avant-première à la Cinémathèque d’Alger, dans le cadre du programme du soixantenaire de l’indépendance.

L’avant-première de ce film de 26 mn, qui traite de la sombre histoire des essais nucléaires français à Reggane au sud de l’Algérie, et des crimes successifs perpétrés contre cette région depuis février 1960, s’est déroulée en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji et d’un public nombreux.

Le film raconte la vie sereine et les espoirs de la population de cette région du sud et comment la France coloniale a planifié dans le plus grand secret les essais nucléaires dont les conséquences ont été désastreuses pour les citoyens et l’environnement durant de nombreuses années.

L’histoire commence avec Abbas, un enfant dynamique et joyeux, courant dans les artères d’une vielle ville faite de murs en terre, et jouant avec sa chienne Zina qui lui tient compagnie pendant de longues journées guettant le retour de son père de voyage ou une lettre de lui pour apaiser son quotidien.

Le décor met en scène des personnalités aux humeurs et aux idées contradictoires comme c’est le cas du grand-père qui assume l’éducation de son petit-fils, la mère d’Abbas, enceinte, patiente et douce, ou encore les personnages du moudjahid otage, interprété par Slimane Benouari, et l’officier français campé par Idir Benaïbouche, incarnant la cruauté et la violence et l’un des planificateurs du crime contre les populations de cette région paisible.

Dans la foulée des événements, Abbas découvre que son père était un moudjahid tombé en martyr dans l’une des batailles et que son grand-père et sa mère avait gardé la nouvelle secrète par peur qu’elle ne se répande dans la région et que les forces coloniales ne se vengent sur la famille. Ce fut alors un choc pour l’enfant qui décide à la veille de l’explosion d’aller à la recherche de sa chienne égarée.

Une autre scène montre le moudjahid et d’autres de ses compagnons capturés, attachés à des piliers pour faire partie de l’expérience nucléaire planifiée par le colonisateur. Entre la douleur de l’accouchement et le cri de la naissance, règne un silence déchirant avec la survenue d’une catastrophe humanitaire dont les retombées persistent à ce jour.

Les scènes qui se sont rapidement accéléré étaient capturées avec précision par le directeur de photographie, Mohamed Saadi qui a su ajuster leur rythme dans un cadre précis digne d’un décor désertique authentique qui a donné esthétique et valeur à l’image aussi bien dans les scènes intérieures qu’extérieures.

A travers cette histoire humaine émouvante, le réalisateur affirme que le 13 février 1960 marque la date du premier essai nucléaire avec l’explosion de la bombe dénommée « Gerboise bleue » lancée par la France sur le site de Reggane.

Il a jouté qu’il existe de nombreuses histoires douloureuses vécues par des Algériens dans le Sahara, victimes de 17 autres essais nucléaires aériens et souterrains entre février 1960 et février 1967 dans les régions de Reggane et de l’Ahaggar.

Il convient de noter que le film a été tourné dans la région de Timimoune, dans l’un des anciens ksar, au cours du mois de juin dernier, et l’équipe technique a réussi à refléter les conditions sociales et climatiques de cette période en se basant sur des périodes de tournage spécifiques dans le temps pour obtenir un résultat artistique acceptable.

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