Désamorcer la relation tendue entre la poésie et la critique

Désamorcer la relation tendue entre la poésie et la critique

BISKRA – Les participants aux travaux des « Journées de la poésie arabe classique » clôturées samedi, à la maison de la culture Ahmed Redha Houhou de Biskra, ont appelé à « désamorcer la relation tendue entre la poésie et la critique pour gagner le pari de l’écriture en Algérie ».

Dans cet ordre d’idées, le poète et professeur d’université à Saïda, Abdelkader Derradji a développé la problématique de la modernité de la poésie qui « suscite des questions essentielles sur la relation tendue entre la poésie et la réalité générale, et entre la poésie et la critique », il a estimé que « la construction de l’univers poétique dans l’espace des rencontres qu’ouvrent les medias sociaux qui constituent désormais l’alternative de l’écriture critique, exige de réduire la faille entre la poésie et la critique, pour dessiner un nouvel horizon poétique propice à l’épanouissement de la créativité ».

Le même intervenant a ajouté que « la réduction du champ de la créativité à un espace clos, exclut l’interactivité féconde et impacte négativement la poésie, ce débat appelle à un approfondissement dans les cercles culturels, pour en finir avec les pensifs étroits selon lesquels il n’y aurait d’esthétique que dans la métrique », ajoutant que « l’absence d’interactivité amène fatalement le poète à ignorer le critique, ce qui compromet le processus de création poétique ».

Pour sa part, le Dr Achour Fenny de l’Université d’Alger, a donné une communication intitulée  « La poésie algérienne, enjeux de la critique et de la créativité », dans laquelle il a tracé les grandes lignes de ces enjeux qui « nécessitent de revoir le modèle littéraire que répandent les médias, en proposant dans l’écriture la réappropriation d’une poétique tirée du socle de la culture algérienne ».

Intervenant à son tour, Ghania Boudiaf professeur à la faculté des lettres de l’université de Biskra, a intitulé sa communication « L’être dans la projection de l’expérience poétique », dans laquelle elle a considéré que « le texte poétique en prose a permis à des plumes de se distinguer en cherchant à dépasser les lectures superficielles, dans une tentative de renouveau ».

L’intervenante a évoqué la poésie féminine algérienne, qui, a-t-elle remarqué, « en demeurant ouverte à d’innombrables influences, à hisser au plus haut les sommets de la poétique, dans différents genres littéraires ».

A noter que les journées de la poésie arabe classique, ont réuni pendant deux jours, à l’initiative de l’Agence Algérienne du Rayonnement Culturel (AARC), et en coordination avec la direction de la culture et des arts de la wilaya de Biskra, 30 poètes et écrivains.

Cette manifestation a donné lieu à des conférences et des débats, des récitals poétiques, et des hommages rendus à plusieurs écrivains et poètes.

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