Des artistes célèbrent le Rai algérien, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité

Des artistes célèbrent le Rai algérien, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité

ALGER – Des artistes de l’ancienne et nouvelle générations ont animé, jeudi soir à Alger, la scène d’un méga-concert dédié à la chanson Rai, ce genre musical algérien, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

Dans de belles atmosphères de grands soirs, le nombreux public de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaieh a célébré une partie de son riche patrimoine musical dans la joie et la délectation, cédant, dès le début, au déhanchement sur les espaces et couloirs réservés aux déplacements, en reprenant les refrains avec leurs idoles.

Organisé par le ministère de la Culture et des Arts sous le slogan, « La chanson rai algérienne, du local à l’universel », ce méga-Concert, programmé les 9 et 10 mai, a réuni pour son premier soir, le groupe El Besta de Mostaganem, Jamel Reffes, Sofiane Saidi, Cheb Hamid et Chaba Zehwaniya.

Marquant la double célébration du mois du Patrimoine (18 avril -18 mai) et l’inscription, en décembre 2022, de la chanson rai algérienne, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le concert s’est déroulé en présence de représentants de plusieurs missions diplomatiques accréditées à Alger et de nombre d’artistes connus du grand public.

Le jeune groupe « El Besta », évoluant à la croisée des chemins entre le texte mélancolique et l’évolution musicale des années 1980, a été le premier à fouler la scène pour rendre hommage au regretté Hasni Chekroune (1968-1994), en restituant au public, quelques unes de ses plus belles chansons.

Dirigé par le manager Walid Cheikh, le quatuor El Besta, composé du Mozambicain, Chik Mateus Vilancolo à la basse, Kiss Laredj à l’accordéon, Sofiane Merabat à la guitare et au chant et Abdelhadi Benahmed aux percussions, a rendu, entre autres pièces, « Saraha raha », « El Beida mon amour », « Mazal souvenir âandi » et « Hiya li qablet’ni ».

Soutenu à la basse, par Youcef Boukella, musicien de grande densité artistique, Jamel Reffes, est ensuite intervenu pour enflammer la salle avec une voix de ténor, présente et étoffée, interprétant des pièces du patrimoine, dont « M’hanya » et « Hakka zine wella ma yech’kache », relayé par Sofiane Saidi, qui, lui, a brillamment embarqué le public dans une belle randonnée onirique avec, « Mimouna » et « Bab H’did », accompagné d’une dizaine de musiciens, dirigés par le jeune Tarek Kadem.

Très attendus par un public euphorique, Cheb Hamid et Chaba Zehwaniya, les plus anciens dans le métier sur l’affiche de cette première soirée et à qui le public a réservé un accueil triomphal, ont successivement interprété « El marsem » et « Ghir naâchaq fik wen’mout », ainsi que « Ya lalla ya torkiya », « Menneh j’en ai marre » et « Saber inel ».

« Le Rai, genre musical algérien par excellence, a transcendé ses origines locales pour devenir un phénomène mondial, alliant rythmes traditionnels et influences contemporaines », a déclaré Jamel Reffes, qui a tenu à rendre hommage aux anciens, dont certains, selon lui, « sont injustement tombés dans l’oubli », à l’image du « regretté, Ahmed Zergui (1948-1983), un des pionniers de ce genre populaire ».

Les artistes se sont retrouvés à l’issue du concert pour rendre en chœurs « Tal Gh’yabek ya gh’zali », soutenus par « un public en or », dira cheba Zahwaniya.

La deuxième partie du méga-concert placé sous le signe de, « La chanson rai algérienne, du local à l’universel », aura lieu vendredi, au même endroit et à la même heure, avec notamment, les prestations attendues des artistes, Houari Benchenet, Raina Rai, Messaoud Bellemou, Fadéla et Mehdi Laifaoui.

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