De l’argent sale blanchi dans l’immobilier  en Algérie - Algérie

De l’argent sale blanchi dans l’immobilier en Algérie

L’information est passée inaperçue car elle ne tenait qu’à une phrase prononcée de façon furtive par un grand baron de la drogue en France. La chaîne française France 2 nous apprend, ainsi, qu’une partie de l’argent du trafic des stupéfiants est blanchi dans l’immobilier en Algérie. Un reportage de Cash Investigation intitulé «Cannabis, la multinationale du blanchiment», s’est intéressé aux «banquiers» de la drogue, «un des marchés les plus occultes et les plus juteux au monde», avec un chiffre d’affaires «estimé à un milliard d’euros chaque année». «Des sommes gigantesques en liquide qui circulent, échappent à l’impôt et que les trafiquants doivent blanchir avant de les réinvestir dans l’économie réelle», explique-t-on. Parmi les routes empruntées par l’argent sale, l’Algérie a été citée en même temps que la France, le Maroc, la Belgique et les Emirats arabes unis, plus précisément Dubaï. Le magazine d’investigation a suivi des «collecteurs d’argent liquide, des négociants d’or, des hommes d’affaires et même un cabinet d’audit international très connu» dans cette machine qui s’apparente, en tous points de vue, à une «multinationale du blanchiment». L’argent du trafic de cannabis devenant encombrant au vu des sommes colossales engrangées, les barons se débarrassent de dizaines de millions d’euros en cash par divers moyens. «J’ai déjà eu entre 12 et 15 millions rangés, mis à l’abri. Cet argent, il faut le blanchir, il faut l’investir. Moi je n’investis que du liquide mais je réfléchis comme un chef d’entreprise. L’idéal, c’est d’avoir des rentes. Du coup, je réinvestis 50% de mon argent et 30% sont mis de côté pour mes vieux jours. J’investis souvent dans l’immobilier, c’est le plus simple, au Maroc et en Algérie», a, en effet, révélé un gros trafiquant français dont l’identité a été tenue secrète. «En France, j’ai investi dans des sociétés de transport ou de la téléphonie qui avaient besoin de liquidités. Ces sociétés me rapportent aujourd’hui entre 15 et 20 000 euros par mois. Au Maroc, ça me rapporte 70 000 euros par mois et en Algérie 30 à 40 000 euros par mois», a confié cet intermédiaire qui n’en a pas dit plus sur son activité illégale.

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