Culture de champignon à Tizi-Ouzou : une nouvelle filière en quête d’accompagnement - Algérie

Culture de champignon à Tizi-Ouzou : une nouvelle filière en quête d’accompagnement

Culture de champignon à Tizi-Ouzou : une nouvelle filière en quête d’accompagnement

 TIZI-OUZOU- La culture de champignons et particulièrement de la variété pleurote, fraîchement introduite dans la wilaya de Tizi-Ouzou, est une filière en quête d’accompagnement sur les plans organisationnel, du financement et de la formation pour se développer, de l’avis de pionniers de cette culture dans la région.

Madani Ghiles de la commune de Fréha (Tmizart) universitaire est le premier à tenter l’expérience à Tizi-Ouzou. Passionné de myciculture il s’est toujours intéressé à la production du champignon particulièrement le pleurote et s’est beaucoup renseigné sur le net sur les techniques de sa culture. En 2017, il soutien son mastère de fin d’étude en management et entrepreneuriat sur le thème du pleurote, a-t-il indiqué à l’APS.

Avant de se lancer dans cette culture, il suit une formation d’une semaine, dans une unité de production de ce champignon en Belgique. « La première difficulté que j’ai rencontrée pour me lancer dans la production, est l’acquisition du mycélium. La culture de champignon étant une filière naissante et pas encore réglementée en Algérie, il est difficile de trouver es producteurs », a-t-il dit.

Le fameux mycélium en main, il se lance dans la production dans des locaux spécialement conçu à cette culture hors sol, qui ne demande donc pas de disposer d’une parcelle de terrain, et qui est par conséquence très adaptée à une région montagneuse comme Tizi-Ouzou où le foncier agricole est rare, a observé ce même producteurs.

En plus de la culture de champignons, Madani Ghiles, produit aussi son propre mycélium pour pouvoir pérenniser son activité et la continuité de son unité de production « champiBio » basée a Fréha. Quant à sa production de pleurotes, elle est directement vendue à des restaurants, en attendant que la filière se développe davantage et que le consommateur s’habitue à se produit nouveau, a souligné Madani.

Actuellement la culture du pleurote se développe timidement dans la wilaya de Tizi-Ouzou et le nombre de ceux qui produisent ce champignon se compte sur les doigts d’une seule main. L’APS a rencontré trois d’entre eux, deux hommes dont un produit du mycélium et une jeune femme de Ain El Hammam qui cultive aussi le champignon king, et qui se sont lancés dans cette filière depuis environ une année, produisant entre 40 et 50 kilo de champignons chacun.

Les principales difficultés évoquées par ces champignonnistes, sont celles liées à une filière naissante, à savoir l’absence de cette culture dans la nomenclature des filières agricoles, la réticence des dispositifs d’aide à la création d’emplois et le manque d’information sur cette culture en hors sol, de certains acteurs du secteur qui devraient les accompagner, ont expliqué les producteurs rencontrés par l’APS.

Pour contribuer au développement de cette filière dans la wilaya de Tizi-Ouzou, l’Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) de Boukhalfa (banlieue ouest de Tizi-Ouzou) a organisé dernièrement une session de formation sur la culture des pleurotes au profit d’une trentaine d’agriculteurs des wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaïa, Bouira, et Boumerdes.

Alors qu’une autre aura lieu en janvier prochain au profit des cadres du secteur, a-t-on appris de la responsable de la cellule de conception des programmes Mme Hini Nadia.

Madani Ghiles qui a assuré cette formation a donné des conseils pratiques pour la culture du pleurote. Il a détaillé les différentes étapes depuis la mise en incubation du mycélium jusqu’à la récolte. L’incubation, qui dure entre 15 et 20 jours, exige une salle sombre, une température de 22 c et un taux d’humidité d’environ 85%, a-t-il expliqué.

La fructification, quant à elle, exige d’autres conditions dont un choc thermique, un éclairage le jour, une bonne oxygénation.

Le diamètre du champignon doit être entre 10 à 15 cm pour être récolté au delà de 15 cm il devient fibreux, un sasse contenant environ 200 gr de mycélium et donnant entre 1 kg à 1,2 kg de pleurotes, a ajouté M. Madani qui a insisté sur l’importance de la stérilisation tout au long du processus de production et le port d’un masque pour se protéger contre les spores.

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