Crise en Libye: appels au cessez-le feu à la veille de l’Aid el-Adha

Crise en Libye: appels au cessez-le feu à la veille de l'Aid el-Adha

ALGER – Les appels aux belligérants de la crise en Libye à observer un cessez-le feu à l’occasion de l’Aid el-Adha (fête du sacrifice) prévue dans quelques jours se multiplient, évoquant la symbolique de cette fête auprès des Libyens tenant à la célébrer chaque année dans la paix, la fraternité et la convivialité.

En effet, après l’appel de l’émissaire onusien pour la Libye, Ghassan Salamé, la semaine écoulée aux belligérants de la crise à cesser les hostilités à l’occasion de la fête de l’Aid el Adha- soutenu par l’Union européenne(UE), c’est au tour du Conseil de sécurité des Nations unies de faire de même mardi, en les appelant à faire prévaloir la sainteté et la sacralité de cette fête.

Ainsi, et dans un communiqué rendu public, « le Conseil de sécurité a exprimé son soutien à l’appel de Ghassan Salamé, l’émissaire de l’ONU en Libye, en faveur d’un cessez-le-feu entre les belligérants pour la fête de l’Aïd el-Adha (fête du sacrifice), prévue dimanche prochain ».


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De leur côté, de nombreuses ONG ne cessent d’appeler les parties en conflit à faire taire la voix des armes et à faire prévaloir la raison et la logique. C’est le cas notamment de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Haut commissariat  aux réfugiés (HCR) lesquels estiment que la crise en Libye ne sert à rien sinon à l’amplification de la crise humanitaire dans le pays.

L’observation du cessez-le feu en Libye, à l’occasion de la fête de l’Aid est, en outre, pour le Conseil de sécurité une chance inouïe pour la mise en place de la solution politique qui reste la seule piste à même de venir à bout de la crise et des combats autour de la capitale libyenne Tripoli, qui se poursuivent depuis que les troupes du général à la retraite Khalifa Haftar ont lancé, le 4 avril, une offensive pour tenter de s’emparer de la capitale où siège le gouvernement d’union nationale libyen (GNA), dirigé par Fayez al Sarradj et reconnu par les Nations unies.

A ce propos, le Conseil militaire a tenu à rappeler, dans son communiqué, « qu’une paix et une sécurité durables en Libye, y compris la fin de la crise humanitaire qui s’aggrave, ne pourront se concrétiser que par une solution politique », ajoutant que « cette trêve devrait être accompagnée de mesures de confiance entre les  deux parties.

 

L’avenir de la Libye devrait être déterminé par les Libyens eux-mêmes

 

Par ailleurs, la diplomatie chinoise, qui avait exprimé son inquiétude dès le début de la crise en Libye, a appelé, jeudi dernier, l’ONU à confier désormais le processus de paix en Libye aux Libyens eux-mêmes.

« L’avenir de la Libye devrait être déterminé par son people et la communauté internationale devrait respecter sa souveraineté, son indépendance et l’intégrité de son territoire », a signifié Wu Haitao, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies, appelant « les pays exerçant une influence sur le terrain à  pousser les parties libyennes à chercher un consensus et leur fournir une aide constructive en vue d’établir une trêve et de reprendre le dialogue politique ».

L’émissaire onusien, M. Salamé, avait aussi fait porter, dans son rapport présenté la semaine passée, la responsabilité aux belligérants dans l’enlisement et la crise en Libye.


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« Les parties ignorant les appels à la désescalade, ont intensifié les raids aériens, avec des frappes de précision par des avions et des drones », a constaté M. Salamé, faisant observer que « la portée géographique de la violence s’est également étendue ».

Au sujet de l’enlisement des combats entre les deux parties autour de Tripoli, il convient de souligner qu’il se poursuivent encore sur le terrain.

En effet, pas loin que dimanche, une frappe aérienne attribuée aux troupes de Khalifa Haftar a tué plus de 40 personnes et blessé plus de 50 autres, dans le quartier résidentiel d’al-Qalaa à Morzouk.

Les combats aux abords de la capitale libyenne ont fait 1093 morts et 5752 blessés ainsi que plus de 100 000 déplacés depuis le début de l’offensive de Haftar, selon un dernier bilan de l’OMS.

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