Covid-19: les travailleurs journaliers de Souk Ahras durement affectés par la suspension de leurs activités

SOUK AHRAS- Les mesures décidées pour lutter contre l’épidémie du nouveau coronavirus, telles que le confinement et la suspension de nombreuses activités commerciales et artisanales, ont durement affecté à Souk Ahras les travailleurs journaliers, d’autant que leur majorité ne possède pas de couverture sociale.

Face à cette situation, les travailleurs journaliers, notamment ceux habitant les régions reculées, ont exhorté à les intégrer à la liste des démunis afin d’ouvrir droit aux aides accordées par l’Etat dans le cadre de la solidarité nationale.

Les mesures préventives imposées par les pouvoirs publics pour contenir la propagation du nouveau coronavirus, à l’instar de la fermeture des cafés, restaurants et commerces de services, dont les salons de coiffure, et la suspension des transports en commun, ont accentué la souffrance des travailleurs journaliers, obligés de se mettre au chômage technique.

Père de trois enfants, S.K, chauffeur de taxi dans la ville de Souk Ahras, est au chômage depuis presque un mois. Approché par l’APS, il confie que sa situation financière l’a obligé à reprendre partiellement son activité,

précisant qu’il transporte une ou deux personnes à la fois. « Pour subvenir aux besoins de ma famille, je cours le risque de voir mon véhicule envoyé à la fourrière par les services de la sûreté ».

De son côté, C.M, maçon quadragénaire et chef d’une famille de cinq enfants, affirme qu’il n’a perçu aucun dinar depuis un mois faute de travail, puisque les entreprises et les chantiers de bâtiment publics et privés sont à l’arrêt. Cette situation a fini, déplore-t-il, par le rendre incapable de subvenir aux besoins alimentaires de sa famille.

 

–Des domiciles transformés en salon de coiffure–

 D’autres artisans, pour contourner ces mesures préventives et échapper à la surveillance des patrouilles de police, ont transféré leur activité à leur domicile.

Parmi ces artisans, M.S, 42 ans, coiffeur et père de quatre enfants, affirme que cette situation l’a contraint à travailler chez lui.

Etant le seul à subvenir aux besoins de sa famille, il explique qu’il ne pouvait rester  »inactif » et pour cela il a dû transformer une des chambres de sa maison en salon de coiffure pour recevoir ses clients un par un, afin de limiter les contacts et les risques de contamination.

D’autres coiffeurs, souligne-t-il, sont même devenus itinérants et se déplacent au domicile du client pour les coiffer. Des coiffeurs ont formulé des demandes pour des autorisations d’ouverture à temps partiel pour pouvoir subvenir à leurs besoins et s’acquitter des charges de location et factures d’électricité.

Plusieurs clients, soucieux de leur apparence en ces temps de confinement, ont acheté des tendeuses pour se coiffer eux même, tandis que d’autres ont confié cette tâche à leur épouses.

Sur les réseaux sociaux, des associations, des intellectuels et des sportifs multiplient les appels aux initiatives d’aides et de solidarité envers les familles touchées de plein fouet par les conséquences

économiques des restrictions liées à la pandémie du nouveau coronavirus.

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