Covid-19: la crise sanitaire entraînerait des transformations numériques « majeures » en Afrique

ALGER – La crise sanitaire provoquée par la pandémie du coronavirus entraînerait des transformations numériques « majeures » et de manière « très significative » dans les pays africains, a révélé une nouvelle enquête menée par le cabinet de recherche et de conseil Oxford Business Group (OBG).

Cette étude du CEO Survey sur l’Afrique menée par OBG en partenariat avec BASF a examiné en détail comment les pays de l’Afrique ont réagi au Covid-19 et quels secteurs de l’économie ont été les plus touchés et sous quelle forme la reprise pourrait se dessiner.

Les résultats de cette enquête qui a concerné près de 300 cadres dirigeants africains ont démontré que la numérisation du continent africain apparaît comme déterminante pour aider les entreprises à se relever après la pandémie.

Ainsi, plusieurs économies de la région misent sur les technologies innovantes, avec près de la moitié (48 %) des personnes interrogées qui ont indiqué que leur entreprise investissait actuellement de manière « significative » ou « très significative » dans des solutions technologiques innovantes pour faciliter leurs opérations.

Un nombre encore plus important des PDG sollicités, soit 53% a déclaré que la crise entraînerait des transformations numériques « majeures ».

Selon le PDG de BASF au Maghreb et en Afrique de l’ouest, Khaldoun Bouacida, la crise sanitaire offre la possibilité à la jeunesse africaine et aux startups de prouver leurs capacités et constitue une « opportunité pour adopter davantage de solutions technologiques et d’outils numériques à l’avenir ».

La crise apportera également des changements, qualifiés « d’importants », dans d’autres domaines, notamment dans le secteur de l’industrie locale qui se substituera à l’importation compte tenu des perturbations sur le plan de l’approvisionnement, a prévenu également le PDG de BASF.

« Au vu de la transformation digitale observée pendant la pandémie, l’accès à Internet apparaît comme un facteur déterminant de la prospérité socio-économique du continent et de sa capacité à créer des emplois et des opportunités dont l’Afrique a tant besoin pour aller de l’avant », a noté de son côté, la directrice éditoriale pour l’Afrique d’OBG, Souhir Mzali, qui a livré dans cette étude une analyse des réponses des PDG interrogées et du climat économique global dans le continent.

Néanmoins, le coronavirus devrait aussi avoir un impact ralentisseur sur le secteur agricole africain, avec des retombées attendues sur la sécurité alimentaire.

Pour 44 % des personnes sondées, l’industrie agricole locale serait affectée de manière « importante » ou « très importante ».

Les trois quarts d’entre eux ont également répondu qu’ils s’attendaient à ce que les prix des denrées alimentaires augmentent quelque peu dans les deux ou trois mois à venir. Ces questions sur l’agriculture ont soulevé, selon cette enquête menée la dernière semaine d’avril, plus d’inquiétudes dans les pays d’Afrique subsaharienne.

Le tourisme et la construction ont été particulièrement touchés, avec 80% et 78% respectivement des entreprises de ces deux secteurs fonctionnant à 0-20% de leur capacité.

Par ailleurs, 61% des personnes interrogées ont déclaré que leurs entreprises fonctionnaient à 1-60% de leur capacité à l’heure de l’enquête, avec seulement 32% fonctionnant à 61-100% et 7 % en fermeture totale.

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