Cour d’Alger : vers un second round judiciaire pour Boualem Sansal

Cour d’Alger : vers un second round judiciaire pour Boualem Sansal - Algérie

La chambre pénale près la Cour d’Alger a décidé, mardi, de reporter au 24 juin prochain le procès de l’écrivain franco-algérien incarcéré, Boualem Sansal, selon ce qu’a rapporté le journal El Khabar en citant des avocats membres de la défense.

Selon les mêmes sources, ce report vise à permettre à l’accusé de mieux préparer sa défense pour cette seconde audience, après une première tenue au tribunal de Dar El Beïda à Alger, au terme de laquelle il avait été condamné à cinq ans de prison ferme, assortis d’une amende de 500 000 dinars algériens. Le procureur de la République avait interjeté appel, sollicitant une peine plus lourde pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Le siège de la cour a vu une affluence remarquée d’avocats connus sur la scène médiatique, ainsi que de personnes intéressées par cette affaire suivie de près en raison de ses implications juridiques et politiques.

D’après les informations publiées par El Khabar, Boualem Sansal est poursuivi dans cette affaire pour des accusations liées à l’atteinte à l’unité nationale, en raison de déclarations faites à des médias français, jugées par la justice comme portant atteinte aux fondements de la nation et en infraction aux lois en vigueur. Des documents en sa possession feraient état de propos et de contacts considérés comme offensants envers le pays, en plus d’accusations d’outrage à corps constitué, et de détention de vidéos et de publications susceptibles de menacer la sécurité et la stabilité nationales.

Lors de son audience devant le tribunal de première instance, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés, affirmant qu’il n’avait jamais eu l’intention de porter atteinte à la souveraineté de l’État ni d’offenser ses institutions. Il a soutenu que ses propos relevaient de la liberté d’expression et de son opinion personnelle. Quant aux lettres adressées à l’ambassadeur de France, dans lesquelles le parquet voit des insultes envers l’armée et les institutions de l’État, Sansal les a décrites comme de simples “correspondances entre amis”, selon ses déclarations devant la cour.

Boualem Sansal avait été arrêté en novembre dernier et soumis à une enquête judiciaire qui s’est poursuivie jusqu’au mois de mars. Son dossier a suscité l’intérêt de plusieurs figures politiques françaises, notamment issues des courants d’extrême droite, ainsi que d’intellectuels et de responsables français – y compris le président de la République – qui ont réclamé un “geste humanitaire” des autorités algériennes en vue de sa libération, rapporte encore El Khabar.

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