ORAN – Avec l’apparition et la propagation du Coronavirus (Covid19) à travers le monde, Oran, métropole méditerranéenne et deuxième importante ville du pays, a élevé le niveau d’alerte et pris toutes les dispositions au niveau des points d’entrées aériens et maritimes navals, ainsi que dans les établissements de santé.
Au port d’Oran, le degré de vigilance est palpable en ce mercredi 4 mars. Au quai, avant même l’accostage du car-ferry « El Djazair 2 », en provenance de Marseille, une équipe médicale était déjà prête à intervenir. Dotée d’une caméra thermique et de thermomètres laser, l’équipe attendait la sortie des premières voitures.
« Tous les passagers passent devant la caméra thermique », a indiqué le responsable du contrôle au niveau du port, le capitaine Baadoud Rachid. Il a ajouté que chaque bateau compte un médecin qui se charge du contrôle à bord.
Le médecin de bord, Bouchebaba Djamel, a veillé au contrôle des passagers depuis leur embarquement à Marseille. « Les voyageurs qui viennent des régions où la transmission du virus est active séjournent dans une zone de quarantaine », a-t-il expliqué.
Sur ce voyage Marseille-Oran, qui a duré près de 20 heures, deux ressortissants italiens ont voyagé en quarantaine, a-t-on indiqué, ajoutant que la zone de quarantaine peut accueillir jusqu’à 100 personnes.
La même rigueur et les mêmes consignes sont appliquées aux navires commerciaux, avec quelques mesures supplémentaires.
« Avec un accostage d’une moyenne de 11 navires par jour, le port d’Oran accueille des navires venant des différents coins de la planète », a précisé Madouni Hakim, directeur de la sécurité du port d’Oran.
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Chaque navire doit fournir des documents retraçant le parcours de chaque membre de son équipage ainsi que la liste des 10 derniers ports où il est accosté, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, les quelque 7.000 employés du port, toutes catégories confondues, ont été sensibilisés sur les mesures de prévention à respecter comme ils ont été équipés de masques et de gants pour prévenir la contamination.
Pour cette traversée Marseille-Oran, aucun cas suspect n’a été enregistré, a-t-on assuré. Les deux ressortissants italiens ont été signalés à la Direction locale de la santé et de la population, chargée de répertorier toutes les personnes à risque, aussi faible soit-il.
A l’aéroport international d’Oran « Ahmed Ben Bella », un dispositif similaire a été mis en place, avec des caméras thermiques, des thermomètres laser, et des équipes médicales.
« Avec plus de 30 vols en provenance de France et d’Espagne principalement, l’aéroport d’Oran a levé le niveau de vigilance, notamment, avec l’apparition en France des cas Covid19 », a indiqué le directeur de l’établissement, Nadjib Allah Benchenane.
Plusieurs cas suspects ont été détectés par les caméras thermiques de l’aéroport, sans qu’aucun n’ait été confirmé, a expliqué le chargé de communication de la DSP, le Dr. Youcef Boukhari. « Les cas suspectés jusque là se sont avérés être des cas de grippe saisonnière aigüe ou de pneumonie », a-t-il assuré.
Les établissements de santé sur le qui-vive
Jusqu’à ce jour, aucun cas n’a été enregistré à Oran. Toutefois, les dispositifs de prévention, ont permis de définir le parcours d’un cas suspect, avec toutes les étapes à suivre : l’évacuation, le diagnostic, les analyses, le séjour à l’hôpital et autres, explique le Dr Boukhari.
« Tous les établissements sanitaires de la wilaya d’Oran ont, par ailleurs, été équipés en masques normaux et spéciaux, en gants et en blouses isolantes », a affirmé le même responsable, ajoutant que la DSP dispose d’un stock de plus 112.000 masques ordinaires, de 30.000 bavettes SSP2 (spéciales corona et Ebola), et de 30.000 lunettes de protection et de blouses isolantes.
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Un numéro vert a été attribué à la DSP, le 115, outre la ligne 041.38.29.90 qui permet aux citoyens d’obtenir des informations ou demander des orientations concernant le corona virus.
« Le service des maladies infectieuses du CHU d’Oran dispose, quant à lui, d’une équipe compétente, formée pour prendre en charge ce genre d’épidémies », a rassuré la responsable de cette structure, le Pr. Nadjet Mouffok, ajoutant que les moyens ont été mis en place pour faire face à la situation.
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