CONSTANTINE- Le Cheikh du malouf, Kaddour Darsouni, décédé lundi à l’âge de 93 ans, a été inhumé dans l’après-midi au cimetière de la cité Zouaghi à Constantine en présence des membres de sa famille, d’artistes et d’autorités locales.
Dans une atmosphère sobre empreinte d’émotion, des chanteurs et admirateurs ont tenu à accompagner le cheikh à sa dernière demeure.
Des chanteurs du malouf constantinois représentant plusieurs générations, élèves pour la plupart du Cheikh, ont tenu à rendre un hommage à la mémoire d’un des piliers de la musique savante à l’antique Cirta.
Le chanteur Abbas Righi a confié à l’APS, regretter la perte d’un « monument de la chanson constantinoise et également algérienne au parcours très riche ».
« Cheikh Darsouni a formé depuis 1950, quatre générations de chanteurs de malouf et était le professeur, le pédagogue et l’ami. Il m’a appris les fondements de base de la musique malouf et 80% des chanteurs de ce genre musical ont été formés par le Cheikh », a-t-il relevé.
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Pour sa part, le chanteur Salim Fergani regrette la disparition ‘’du dernier Cheikh du malouf’’.
« ’En 1968, j’avais intégré l’orchestre pilote du malouf. J’étais le plus jeune membre et Cheikh Darsouni m’avait vite adopté et mis au devant de la scène m’encourageant même à interpréter des istikhbar devant des monuments de la musique arabo-andalouse. Il avait cette faculté d’entretenir les talents ».
Kamel Bouda, un autre chanteur de malouf, se rappelle d’un artiste « discret » et « humble » qui a servi la culture et mettait un point d’honneur à préserver la mémoire musicale de la ville de Constantine.
Le chanteur Chemseddine Djebassi, se souvient d’un artiste « encyclopédie » de la musique savante, transmetteur d’un legs culturel et qui a marqué de son empreinte la scène musicale algérienne.
Natif de Constantine en janvier 1927, Kaddour Darsouni de son vrai nom Mohamed était aussi surnommé « le dernier des Mohicans ».
Luthiste, flûtiste et chanteur, Cheikh Darsouni, issu d’une famille de musiciens avait consacré le plus clair de sa vie à l’enseignement de la musique savante au sein du Conservatoire municipal, avant de créer en 1995 l’association des élèves du Conservatoire du malouf de Constantine.
Transmetteur par excellence de la nouba andalouse, Cheikh Darsouni était l’auteur d’un inestimable recueil de poèmes de la musique arabo-andalouse et avait accompagné, une vie durant feu Mohamed Tahar Fergani en dirigeant son orchestre et en participant à des centaines d’enregistrements.
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