Conseil interministériel consacré à la promotion de la recherche et du développement dans les entreprises

ALGER – Le Premier ministre, Noureddine Bedoui a présidé, samedi, une réunion du Conseil interministériel consacrée à l’examen de la question de la promotion de la recherche et du développement dans les entreprises économiques publiques et de la valorisation des résultats de la recherche scientifique, selon un communiqué des services du Premier ministre.

Ont pris part à cette réunion, les ministres de l’Intérieur, de l’Energie, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la Formation et de l’enseignement professionnels, de l’Industrie, de l’Agriculture, des Travaux publics, des Transports, du Travail et de l’Environnement, les secrétaire généraux des ministères des Finances, de la Poste, du Commerce, des Ressources en eau et du Tourisme, et le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur.

A cette occasion, M. Bedoui a écouté l’exposé du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et les interventions des ministres et du Directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur, qui ont mis en avant le « grand potentiel humain et matériel de notre pays en matière de recherche scientifique et de développement technologique », précisé le communiqué.

L’Algérie compte plus de 36.000 chercheurs en activité à travers 1.470 laboratoires de recherche et les centres de recherche que compte le territoire national, lesquels sont encadrés par plus de 2.600 chercheurs permanents, sans parler du volume de recherches et de publications réalisées, indique la même source, soulignant que tout ce potentiel « est sous-exploité par le secteur économique et les entreprises publiques en particulier ».

Il ressort de l’exposé que 357 travaux de recherche peuvent être exploités immédiatement par nombre de secteurs économiques, a ajouté le communiqué, insistant sur l’impératif d’accorder tout l’intérêt nécessaire à ces recherches pour qu’elles contribuent au renforcement des liens de coopération et d’échange entre la Recherche scientifique et les entreprises économiques publiques.

A l’issue de cet exposé, le Premier ministre a affirmé que le Gouvernement  » est pleinement conscient que la Recherche scientifique est un pilier essentiel pour le progrès de notre pays face aux défis qu’il connaît », ajoutant qu' »un énorme fossé existe entre l’entreprise économique et la Recherche scientifique, d’autant que cette activité doit être au cœur du système économique, et de ce fait, il importe de promouvoir la place de la recherche scientifique et du chercheur, tout en valorisant ces atouts ».

M. Bedoui a préconisé « la nécessité que les entreprises économiques, notamment publiques, d’accorder un intérêt particulier à l’activité de recherche dans l’objectif de diversifier leurs produits et faire face à la concurrence dont la recherche et le développement sont le principal moteur, pour peu que toutes les compétences de la recherche tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays soient intégrées dans le cadre de cette dynamique ».

A ce titre, le Conseil interministériel a adopté la feuille de route proposée par les experts de la Recherche scientifique et du développement technologique, laquelle vise essentiellement à mettre en place des principes en vue de permettre une véritable relance de l’utilisation des résultats de le Recherche scientifique dans tous les secteurs d’activité, la réactivation des mécanismes de partenariat entre le monde de la recherche et l’entreprise économique.

Le communiqué des services du Premier ministre a indiqué que le Premier ministre a donné des instructions dans ce sens, à l’effet de la concrétisation des décisions immédiates suivante, en têtes desquelles la mise en place d’un nouveau cadre juridique pour l’activité du chercheur au sein de l’entreprise économique, à même de lui assurer toutes les garanties et tous les avantages incitatifs en accord avec la place qui doit lui être réservée.

Les décisions ont également porté sur la possibilité de permettre au chercheur de créer des Spin-off en vue de concrétiser le résultat de sa recherche sur le terrain, à l’image de ce qui se fait à l’échelle mondiale, dans le cadre de l’encouragement de l’entrepreneuriat et l’innovation dans le domaine économique et la nécessité de créer des unités de recherche et de développement au niveau des toutes les entreprises économiques, dont la mission principale est de déterminer la stratégie de l’innovation et du développement des produits de l’entreprise et de piloter des programmes de recherches et de développement, tout en renforçant les unités de recherche existantes actuellement au niveau de certaines entreprises et tout en les relançant.              

Par ailleurs, le Premier ministre a donné des instructions faisant obligation aux entreprises bénéficiaires de réaliser des investissements à la faveur des avantages et mesures incitatives institués par l’Etat pour promouvoir la recherche et du développement, lesquels doivent être mentionnés dans des cahiers de charges. Ces entreprises seront également invitées à créer une plateforme informatisée pour la coopération intersectorielle en matière de recherche scientifique.

Les entreprises publiques économiques sont appelées à élaborer et présenter leurs rapports annuels sur le bilan et les perspectives de la recherche et du développement au sein de l’entreprise. Ces rapports doivent être validés par les instances délibérantes et présentés devant le conseil des participations de l’Etat (CPE), dans l’objectif de « renforcer la place de la recherche et du développement dans le secteur public commercial ».

Entre autres instructions, la mise en place d’un cadre de partenariat entre les entreprises économiques et le secteur de la recherche scientifique, notamment à travers la constitution d’équipes de recherche mixtes et la qualification des centres de recherche nationaux devant veiller à la conformité des produits et services résultant de la valorisation de la recherche et du développement aux standards en vigueur, ajoute la même source.

Afin de garantir la mise en œuvre de ces instructions dans les meilleurs délais, le Premier ministre a décidé de mettre en place un groupe de travail multisectoriel au niveau du Premier ministère, composé de représentants des secteurs concernés et élargi à l’Association professionnelle des banques et Etablissements financiers (ABEF). Ce groupe de travail sera chargé de l’examen et de la proposition de mesures juridiques et pratiques pour la concrétisation de ces décisions, a conclu le communiqué.

A lire également

Lire également