Conférence internationale sur la finance islamique: appel à la création d’une première banque islamique privée

TIPASA- Les participants à la 6e édition de la Conférence internationale sur la finance islamique, tenue à Tipasa, ont appelé à la création d’une banque islamique privée, après que l’Algérie a réalisé de grandes avancées, en quatre (4) ans, pour assurer un environnement approprié incitatif à l’industrie de la finance islamique.

« Il existe une forte volonté politique pour encourager l’industrie d’une finance conforme aux dispositions de la Charia islamique », a indiqué le président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, lors des travaux de ce forum organisé par le laboratoire des études sur la finance islamique et le développement durable du Centre universitaire de Tipasa, estimant que « les conditions économiques en Algérie sont très propices au lancement de projets économiques conformes aux dispositions de la Charia islamique ».

Il a ajouté que le HCI œuvrait pour « assurer un environnement propice, à travers un accompagnement juridique, notamment concernant les dispositions compatibles avec les produits financiers islamiques fournis par les banques publiques. Une démarche majeure déjà concrétisée par l’Etat algérien durant ces quatre (4) dernières années ».

A son tour, l’expert en économie et membre du HCI, Mohamed Boudjellali, a déclaré qu’il était temps pour les hommes d’affaires de « contribuer à la construction d’une économie nationale basée sur les dispositions de la Charia, par la création de la première banque islamique privée, qui s’ajoutera aux autres établissements financiers assurant des produits financiers islamiques ».

Il a, en outre, estimé que « quatre ans après l’ouverture du champ àl’industrie financière islamique, nous pouvons dire que les conditions sontaujourd’hui propices pour la création d’une banque islamique algérienneprivée qui constituera la première pierre pour une véritable avancée,d’autant plus que la réglementation et la législation y sont favorables, àla suite de la promulgation de la loi monétaire et bancaire de juin 2023. »

L’Algérie « a réalisé de grands pas » dans ce domaine, à commencer par la mise en place quasi définitive des dispositions légales nécessaires, à l’instar de la promulgation de lois pour promouvoir les produits financiers islamiques, dont la gestion des Wakfs et de la Zakat, la finance islamique, l’assurance Takaful et enfin l’ouverture de guichets au niveau des banques publiques, considérée comme « une démarche fort importante », selon le même expert, qui a fait savoir qu’un « taux de 85% des capitaux se trouvent au niveau des banques publiques ».

Concernant les perspectives de ce secteur, M. Boudjellali a souligné que des mesures juridiques sont attendues pour faciliter la commercialisation des produits islamiques à la Bourse d’Alger, expliquant que ce fait est  tributaire de la promulgation de la nouvelle loi portant code du commerce, considérant qu’elle permettra l’émission d’obligations et chèques conformes aux dispositions de la Charia, au lieu des obligations contractuelles actuellement en vigueur en bourse.

A son tour, le directeur de cette conférence et responsable du Laboratoire des études sur la finance islamique et le développement durable, organisateur de cette rencontre, a souligné que l’objectif principal de cette conférence est de « faire connaître les marchés financiers islamiques, les raisons de leur création et les disposition légales qui les régissent, tout en démontrant l’importance du marché de la finance islamique dans le système financier mondial, et dans le système algérien en particulier ».

Les participants à la 6e édition du genre, d’une durée de deux jours, auront également à discuter des conditions de création du marché financier islamique, ses fondements et les raisons de son implantation en Algérie, entre autres.

Participent à cette rencontre intitulée « Le marché des capitaux islamiques en Algérie: enjeux du terrain, exigences légales et organisationnelles », organisée en coordination entre le centre universitaire de Tipasa, la Banque d’Algérie, l’Académie de la finance islamique « Salihine » de Malaisie et l’Académie internationale de recherche en Charia de la finance islamique de Malaisie, de nombreux experts, chercheurs et professionnels du secteur bancaire et financier de pays arabes et asiatiques.

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