Commémoration du 61e anniversaire de diffusion à Alger, de la chanson culte, « El Hamdoulillah ma bqach istiîmar fi bladna »

Commémoration du 61e anniversaire de diffusion à Alger, de la chanson culte, "El Hamdoulillah ma bqach istiîmar fi bladna"

ALGER-L’Association culturelle Beni Mezghenna a commémoré mercredi à la placette Kerbadji Abderrahmane à Alger, le 61e anniversaire de la diffusion, pour la première fois, d’ »El Hamdoulillah ma bqach istiîmar fi bladna », chanson à la valeur d’un hymne populaire pour l’Indépendance, écrite et composée par El Hadj M’Hamed El Anka.

Inscrite dans le cadre des cérémonies de clôture du Soixanteraire et la célébration du 61 anniversaire du recouvrement de la Souveraineté nationale, la commémoration de cette œuvre anthologique s’est déroulée en présence de l’historien Omar Hachi, du fils du cardinal de la chanson chaâbie, également chef d’orchestre El Hadi El Anka, ainsi que des animateurs de cette belle rencontre, la Chorale polyphonique d’Alger « Aziz-Hamouli » et le chanteur chaabi, Zaki Mihoubi, notamment.

Accompagné de quelques éléments de l’Ensemble vocal qu’il dirige d’une main de maître, Zohir Mazari, mandole à la main et occupant la place du Cheikh à l’entrée du siège de l’association organisatrice de l’évènement, a lancé un istikhbar dans le mode Sehli puis l’introduction de la chanson référence célébrant l’Indépendance nationale.

Mêlés à la foule présente, les choristes, aux voix présentes et étoffées, qui avaient entamé le chant, venaient de toutes les directions reconstituant le corps du Chœur dans ses quatre pupitres, autour de leur meneur virtuose, au doigté doté de maitrise technique, de souplesse et de dextérité.

Les applaudissements et les youyous fusant de partout, Zaki Mihoubi a pris le relais dans l’ambiance d’une « quaâda quesbaouia », ce qui lui a permis d’être vite inspiré pour rendre généreusement au public de cette belle « houma » « Edzayer ya H’Bibti », une chanson de circonstance sublimant l’amour de la patrie.

Zaki Mihoubi révélera à l’APS la « sortie imminente durant l’été 2023 de son nouveau single au titre de +Aïnik khabrouni+ ».

L’animation musicale de cette commémoration est intervenue après la diffusion de quelques versets du saint Coran et de l’Hymne national algérien dans son intégralité, suivis de l’intervention du président de l’Association culturelle Beni-Mezghenna, Fayçal Bouabbache qui a souligné l’ »importance d’entretenir la mémoire », tenant à rappeler, que l’appellation courante de ce quartier révolutionnaire était, « Deuxième Lekdim ».

Fin pédagogue à la voix apaisée, l’historien Omar Hachi est, ensuite, revenu sur la genèse de ce quartier, où naquit El Hadj M’Hamed El Anka et aux faubourgs datant du XVIIIe siècle, qui s’érigent en soutien architectural et urbain de la citadelle de la Casbah d’Alger ainsi qu’en « réceptacle des premiers faits d’armes de la Révolution algérienne », selon la brève intervention du président de l’association « Les Amis de la Rampe Louni-Arezki », Lounis Ait Aoudia.

Le fils du Cardinal de la chanson populaire algéroise et Chef d’orchestre, El Hadi El Anka a, quant à lui, encouragé ce genre d’initiatives « importantes et louables », pour la préservation et la transmission de ce « legs à la valeur inestimable » qu’aura laissé El Hadj M’Hamed El Anka.

Dans un entretien qu’il avait accordé à l’APS, le chercheur et spécialiste du melhoun et du chaâbi, Abdelkader Bendamache, avait témoigné qu’entre février et mars 1962, alors que La Libération du pays se profilait à l’horizon, un groupe d’artistes de la Radio algérienne ont demandé à El Hadj M’hamed El Anka d’écrire et de composer une œuvre pour la fête de l’Indépendance du pays.

Le cardinal avait alors écrit et composé cette fameuse chanson pour la chanter la première fois le 3 juillet 1962, devant un groupe d’amis à la placette de la rue  Kerbadji Abderrahmane près de la Casbah d’Alger, alors que le pays attendait la proclamation de l’indépendance sur des charbons ardents.

Depuis son enregistrement sous forme de clip en 1963, cette chanson revient chaque année sur les petits écrans des Algériens, magistralement interprétée par le père fondateur du chaâbi coiffée de sa célèbre chechia, comme un hommage à ceux qui ont donné leurs vies pour une Algérie libre et indépendante, et un gage de bonne augure et de prospérité pour l’Algérie de tous les futurs.

A lire également

Lire également