Colonisation israélienne: la déclaration de Pompeo, un « revirement » de la politique américaine au Proche-Orient

Colonisation israélienne: la déclaration de Pompeo, un « revirement » de la politique américaine au Proche-Orient - Algérie
Colonisation israélienne: la déclaration de Pompeo, un

ALGER – La déclaration du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo « légitimant » les colonies israéliennes jugées illégales au droit international en territoires palestiniens, et suscitant de fortes condamnations internationales, est considérée comme un « revirement » poignant de la politique américaine au Proche-Orient.

Revirement américain soudain : désormais, la décision de croire que les colonies israéliennes en territoires occupés ne sont plus illicites, annoncée lundi par Mike Pompeo, a suscité et continue de susciter de vives réactions de réprobation et de condamnation en Palestine et dans le monde.


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Ce « coups de force » dans le dos du droit international et de la paix a pour cible le peuple palestinien « abandonné, humilié, emmuré, bombardé à Ghaza, et privé de toute liberté comme de ses besoins les plus élémentaires », l’ont expliqué des sources médiatiques se référant notamment à des analystes et spécialistes du Proche-Orient.

La liste est longue: avant ce le changement de position annoncée par l’administration de Donald Trump qui considère désormais que les colonies israéliennes en territoires palestiniens occupés ne sont soudainement plus illégales, le président républicain avait déjà surpris l’ensemble de la communauté internationale en considérant El Qods occupée comme « capitale » d’Israël, transféré l’ambassade américaine dans la ville sainte, arrêté les programmes d’aide humanitaire destinés aux Palestiniens et fait fermer la représentation palestinienne à Washington.

 

La décision américaine sur les colonies « entérine le fait colonial »

 

La déclaration de Pompeo, « évangéliste » et ancien patron de la CIA, adepte d’une « diplomatie de droit divin », faite lundi, est ainsi venue « entériner le fait colonial », « approuver le processus de vol des terres, des maisons et de l’eau des Palestiniens », et « pousser à la création d’un grand Israël d’inspiration messianique tant espéré par les extrêmes droites » israélienne et américaine, constituant ainsi un « obstacle à la paix » au Proche-Orient, souligne-t-on de mêmes sources.

Il s’agit d’une rupture historique, non seulement dans la reconnaissance du fait colonial unanimement condamné depuis les indépendances, mais également pour la doctrine nord-américaine au Proche-Orient, qui, jusqu’ici, reposait sur une condamnation – plus ou moins « hypocrite » – de la colonisation.

La colonisation-annexion fut pourtant maintes fois condamnée par l’Assemblée des Nations unies et plus récemment par la résolution 2334 du Conseil de sécurité de décembre 2016, exigeant de nouveau d’Israël qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris El-Qods-Est.


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Ce « coup de force » contre le peuple palestinien est en outre destiné à « sauver le piètre soldat d’extrême droite Netanyahou et à rassurer la même extrême droite fondamentaliste à un an de l’élection aux Etats-Unis », souligne-t-on.

Défendre aujourd’hui le droit international, c’est défendre une solution à deux Etats sur les seules frontières, celles de 1967, et El-Qods-Est comme capitale du futur Etat palestinien indépendant. C’est aussi la seule solution viable pour garantir la paix et la sécurité et une des conditions pour un Proche et Moyen-Orient apaisé.

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