CICR: campagne de sensibilisation pour réduire les risques nucléaires

CICR: campagne de sensibilisation pour réduire les risques nucléaires

GENEVE – Une campagne mondiale visant à enrayer une hausse du risque nucléaire à l’échelle de la politique internationale, a été lancée lundi depuis Genève, a-t-on annoncé dans un communiqué de presse.

La campagne est conjointement initiée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale), et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a précisé le texte.

La campagne de sensibilisation appuyée par vidéo a pour but d’attirer davantage l’attention du public sur « les conséquences humanitaires catastrophiques qu’aurait une guerre nucléaire et d’encourager les gens à demander à leurs gouvernements respectifs de signer et de ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ».

Dans ce contexte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé sa « profonde » préoccupation face à l’érosion du cadre pour le désarmement et la maîtrise des armements nucléaires ».

Selon le CICR, plusieurs décisions prises récemment sont venues alimenter une tendance inquiétante à une nouvelle course aux armements nucléaires et, par conséquent, à un risque accru qu’une arme nucléaire soit utilisée, appelant « tous les Etats concernés, ainsi que ceux qui sont en mesure d’exercer une influence sur eux, à inverser cette tendance ».


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« Pourtant, le risque que de telles armes soient à nouveau utilisées va croissant. Aujourd’hui, bien loin de prendre des mesures pour répondre à leurs obligations de longue date en matière de désarmement nucléaire, les Etats détenteurs d’armes nucléaires modernisent leur arsenal, mettant au point de nouveaux types d’armes et rendant leur utilisation plus facile », a-t-on averti, avant de souligner que « la fréquence des incidents militaires impliquant des Etats dotés d’armes nucléaires et leurs alliés est par ailleurs alarmante ».

Après avoir affirmé que tout risque que des armes nucléaires soient utilisées est « inacceptable », président du CICR, Peter Maurer, a expliqué que « le traité représente une lueur d’espoir et une mesure essentielle pour réduire le risque d’une catastrophe nucléaire ».

« Les citoyens, les parlements et la société civile ont un rôle essentiel à jouer pour contribuer à réduire le risque que des armes nucléaires soient utilisées. En cette période de tensions internationales croissantes, j’engage chacun à agir de toute urgence et avec détermination pour mettre fin à l’ère des armes nucléaires », a déclaré M. Maurer.

Pour sa part, Le président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Francesco Rocca, a indiqué que « Dans de nombreux pays, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge collaborent avec les gouvernements, les parlements nationaux et la société civile pour faciliter une adhésion rapide au traité ».


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« Avec le soutien de notre réseau, nous continuerons de plaider pour un monde exempt d’armes nucléaires. Rien ne saurait préparer la planète aux horreurs d’une guerre nucléaire. Soixante-quatorze ans après, nous n’avons toujours pas tiré les leçons des souffrances, des dévastations et des morts d’Hiroshima et de Nagasaki » a-t-il a noté.

Soulignant que les armes nucléaires sont les armes les plus meurtrières et destructrices jamais inventées, les initiateurs de la campagne de sensibilisation, ont rappelé que la Société de la Croix-Rouge du Japon et le CICR en ont été les témoins directs à Hiroshima et à Nagasaki en 1945, lorsqu’ils tentaient de porter secours aux mourants et aux blessés.

Selon le CICR, les explosions nucléaires ont tué des dizaines de milliers de personnes, détruit les structures médicales et laissé les survivants dans des conditions effroyables.

« Les hôpitaux de la Croix-Rouge du Japon traitent aujourd’hui encore des patients souffrant de cancers, notamment de leucémies, imputables aux radiations des explosions nucléaires de 1945 », a-t-on écrit.

A cette occasion, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge recommandent que les armes nucléaires « ne soient plus jamais utilisées, et réclament  » l’interdiction et l’élimination complètes ».

« Les preuves incontestables des conséquences humanitaires catastrophiques qu’ont les armes nucléaires jettent de sérieux doutes sur la possibilité que ces armes puissent un jour être utilisées de manière conforme au droit international humanitaire », ont-ils mis en garde.

A ce jour, 70 pays ont signé le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, tandis que 21 l’ont ratifié ou y ont adhéré d’une autre manière.

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