Chahid Boualem Ouedfel, un commandant militaire doublé d’un instructeur des Djounoud de l’ALN

BLIDA – Vaillant commandant militaire au parcours exemplaire, grâce à un enseignement reçu en Tunisie, en Egypte et en Irak, le Chahid Boualem Ouedfel, dit « Boualem Titek », natif de la ville de Larbaà à Blida, a acquis une réputation dans l’instruction militaire des Djounoud de l’Armée de libération nationale (ALN), selon les données recueillies par la direction des moudjahidine et le musée du moudjahid de la wilaya.

Selon un document élaboré par le musée du Moudjahid, dont une copie a été remise à l’APS à la veille du 64e anniversaire de sa mort au champ d’honneur, le 10 mai 1959 à Larbaà, à l’Est de Blida, le Chahid Boualem Ouedfel a acquis un important enseignement en Tunisie, Egypte et Irak, qui l’a habilité à se charger de l’entrainement et instruction des Djounoud de l’ALN, avant sa désignation comme commandant militaire de la 2e zone de la 2e région de la wilaya historique IV, puis commandant de la 1ère région de la wilaya historique IV, en 1957.

Né, le 16 juillet 1934 dans une famille conservatrice du  village Bouaàne de Larbaà, ce héros national à d’abord bénéficié d’un enseignement coranique à la Zaouia Sidi Kheireddine de la commune de Larbaà, avant de rejoindre l’école « El-Ihssane » dans la même ville, en 1947, puis le groupe scout local, dans lequel il se familiarisa avec les sentiers accidentés de la région.

Il adhéra en 1948 au mouvement national et fut désigné comme responsable de l’information et de l’orientation pour la ville de Larbaà.

Sa tache consistait à consulter les journaux nationalistes de l’époque, dont El-Bassair, pour en faire des résumés sous forme de tracts qu’il s’employait ensuite à distribuer aux citoyens pour les informer sur les événements nationaux et révéler au grand jour ce que le colonisateur leur cachait. Quant l’administration française eut vent de cette activité, elle ferma l’école ou étudiait Ouedfel.

               

Un vaillant homme au service de la Révolution

Après la fermeture de l’école, ses responsables envoyèrent quelques élèves, dont Ouedfel, à la mosquée Zitouna de Tunis, pour y poursuivre leurs études. Le groupe d’étudiants arriva en Tunisie en janvier 1950, mais revint en Algérie à la fin avril de la même année, en raison de troubles enregistrés en Tunisie, suivis de la fermeture de la mosquée Zitouna par l’ennemi français.

A son retour de Tunis, Ouedfel prit contact avec le Chahid Said Asmani qui le renseigna sur la situation traversée par le pays à l’époque. C’est alors qu’il a écrit des tracts, distribués aux citoyens et affichés sur les murs, ce qui ne fut pas du goût des autorités coloniales, qui ont d’abord arrêté ses compagnons, avant de l’interpeler à son tour et de le condamner à un an de prison, qu’il a passée à la prison Barberousse à Alger.

Après sa sortie de prison, il s’inscrivit à la mosquée Al-Azhar du Caire (Egypte), avec l’aide du Chahid Said Asmani. Il se rend au Caire en novembre 1952 et y poursuivit ses études jusqu’en 1955, avant d’être envoyé en 1956, en Irak, pour y effectuer un stage à l’Académie militaire sur ordre du FLN.

Une fois de retour en Algérie, avec un groupe de moudjahidine chargés d’armes et de munitions, Ouedfel se rendit dans la 3e région de la wilaya historique IV, où il fut chargé de l’instruction des Djounoud. Il retourna ensuite dans la 2e région, où il prit contact avec la Katiba « El Amaria » de Médéa, dont les éléments furent instruits, grâce à lui, aux arts du combat et de la guerre. Il leur répétait souvent « Tik Tik », d’où son surnom « Boualem Titek ».

Ce héros de la Mitidja est mort au champ d’honneur le 10 mai 1959 dans la région de Talout. Il a tenté, avec quelques moudjahidine, de fuir le village encerclé par l’ennemi français, avec des chars et des véhicules blindés à l’appui, mais ils tombèrent dans une embuscade, dans laquelle il mourut les armes à la main, avec ses compagnons Rezig Mohamed, Hamza Mohamed et Bouadl Laid.

Le nom du Chahid Ouedfel demeure, à ce jour, vivant parmi les habitants de Blida, et ceux de sa ville natale de Larbaà de façon particulière. En effet, de nombreux établissements d’enseignement et de formation de la région portent son nom, pour perpétuer sa mémoire, tandis qu’une stèle commémorative a été érigée à l’endroit même où il est tombé en martyr.

 

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