ALGER – L’introduction récente de la banque du Crédit populaire d’Algérie (CPA) à la Bourse d’Alger a septuplé la capitalisation boursière de ce marché financier, a indiqué mardi à Alger le Directeur général de la Société de Gestion de la Bourse des Valeurs (SGBV), Yazid Benmouhoub, affirmant que le regain d’activité sur le marché ouvrait la voie à l’introduction de nouvelles sociétés.
Lors d’un exposé devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par le rapporteur de la commission, Mahfoud Haouas, M. Benmouhoub a fait savoir que le capital de la Bourse d’Alger s’élevait à près de 71 mds da à la fin de 2023.
Cependant, avec l’introduction du CPA à la Bourse, ce chiffre a été multiplié par sept pour dépasser les 500 mds da, soit près de 4 mds usd actuellement.
L’opération d’introduction de cette banque publique, qui est l’une des « meilleures institutions bancaires nationales », est la plus grande opération d’introduction en bourse sur le continent, attirant près de 50.000 investisseurs qui ont acheté les actions offertes, dont 80% de particuliers et 20% de sociétés.
Après avoir rappelé que la puissance d’une bourse se mesurait par son capital, le DG a affirmé que « l’introduction de la Banque de développement local (BDL), dans un avenir proche ouvrirait la voie à d’autres sociétés de différents secteurs ».
M. Benmouhoub a exprimé, dans ce sens, son espoir d’introduire davantage de sociétés, publiques ou privées, en ouvrant leur capital à la Bourse pour financer leurs investissements, dans différents secteurs tels que les finances, les services, l’industrie pharmaceutique et l’agriculture.
Actuellement, six sociétés sont actives sur le marché financier, notamment Saidal, l’Entreprise de Gestion Hôtelière « El Aurassi », Alliance Assurances, BioPharm, et la PME « A.O.M Invest », outre le CPA.
Le Directeur général de la SGBV, a tenu à souligné que le financement des institutions par le biais de la bourse constituait une alternative efficace au financement bancaire, car il permet aux institutions de bénéficier d’une réduction importante des impôts, en plus de donner un indicateur positif sur la transparence de leur gestion et de leur gouvernance, ce qui renforce la confiance des investisseurs en elles.
« La volonté politique est là, maintenant la balle est dans les camps des entreprises », a-t-il ajouté.
Evoquant les facteurs qui expliquent le faible engouement des entreprises nationales pour le financement par le marché financier, M. Benmouhoub a indiqué qu’il s’agissait essentiellement de la structure et de la nature de la plupart des institutions dans le pays, qui sont familiales, ce qui dissuade leurs propriétaires d’ouvrir leur capital aux « étrangers », en plus du manque d’information et de la prédominance du financement bancaire à faible taux d’intérêt.
Cependant, ces dernières années, de nombreuses facilitations et incitations fiscales ont été mises en place pour encourager les entreprises, privées ou publiques, à ouvrir leur capital en bourse, a-t-il ajouté.
M. Benmouhoub a souligné que compte tenu de la démarche économique adoptée
par les autorités publiques visant à diversifier l’économie, les entreprises exportatrices non pétrolières ont une grande opportunité d’entrer en bourse pour obtenir des financements appropriés qui renforcent leur présence sur les marchés internationaux et augmentent leurs chances de développer les facteurs de production.
Entrée prochaine de la première startup à la Bourse d’Alger