Boualem Sansal entre la loi et la diplomatie… De nouveaux développements en vue

Boualem Sansal entre la loi et la diplomatie… De nouveaux développements en vue - Algérie

L’écrivain algéro-français Boualem Sansal a fait appel du verdict prononcé contre lui, a confirmé son avocat français François Zimeray dans une déclaration à l’Agence France-Presse ce mardi. Cet appel intervient dans un contexte de pressions internationales croissantes, notamment du côté français, en faveur de sa libération.

Recours judiciaire et appels à la clémence

Maître Zimeray a souligné que le recours en appel n’exclut pas la possibilité d’une grâce présidentielle, appelant les autorités algériennes à prendre une « initiative humanitaire » pour libérer son client. Toutefois, la législation algérienne stipule que la grâce ne peut être accordée qu’après épuisement de toutes les voies de recours, ce qui lie le sort de l’écrivain aux procédures judiciaires en cours.

Le tribunal de Dar El Beïda, à Alger, avait condamné Sansal, le 27 du mois dernier, à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars algériens pour « atteinte à l’unité nationale », « actes portant préjudice à l’économie nationale » et « possession de vidéos et documents menaçant la sécurité et la stabilité du pays ».

Une défense assumée et une pression diplomatique

Lors des audiences, l’écrivain a choisi d’assurer lui-même sa défense, refusant de désigner un avocat, comme il l’avait fait depuis son arrestation le 16 novembre dernier et son placement en détention provisoire. Un choix perçu par certains comme un refus des accusations portées contre lui, tandis que d’autres estiment qu’il pourrait affaiblir sa position sur le plan juridique.

Ce nouvel épisode judiciaire intervient après un échange téléphonique entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron, au cours duquel la question de Sansal a été évoquée. Macron aurait exhorté Tebboune à faire un « geste humanitaire » en raison de l’âge avancé de l’écrivain et de son état de santé.

L’affaire dépasse désormais le cadre strictement juridique pour s’inscrire dans un contexte diplomatique plus large, alors que les relations entre Alger et Paris restent marquées par des tensions ces dernières années. L’intervention du président français souligne l’importance que la France accorde à ce dossier, mais les autorités algériennes semblent déterminées à appliquer la loi sans céder aux pressions extérieures.

Quels scénarios possibles ?

Avec l’appel en cours, la justice algérienne pourrait soit confirmer, soit alléger la peine prononcée. La possibilité d’une grâce présidentielle, bien que réclamée par la partie française, demeure entièrement à la discrétion des autorités algériennes.

Dans l’attente des prochains développements, l’affaire Boualem Sansal reste un dossier hautement sensible, à la croisée du judiciaire et du diplomatique, posant la question de l’équilibre entre souveraineté nationale et pressions internationales.

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