BLIDA – L’agriculture figure parmi les activités essentielles des populations des zones montagneuses de la wilaya de Blida, grâce au soutien et à l’accompagnement assurés par l’Etat à la promotion de cette activité, dont la contribution est certaine au développement socio-économique local.
En effet, de nombreuses familles des communes montagneuses de Blida, notamment les propriétaires terriens, se sont tournés, ces dernières années, vers l’exercice des activités agricoles, à grande échelle, encouragés par la forte demande exprimée sur les produits agricoles locaux, comme assuré par la direction locale des services agricoles (DSA).
« L’agriculture de montagne est particulièrement pratiquée dans la partie Est de Blida, caractérisée par une forte productivité agricole à longueur d’année, notamment les communes de Hammam Melouane, Larbaâa, Bougara et Souhane, où cette activité est devenue une source principale de revenus », a souligné la chargée du dossier agriculture de montagne, Djamila Daoudi.
L’Etat n’a pas ménagé d’efforts pour accompagner les agriculteurs de ces régions dans le lancement de leurs projets axés, entre autres, sur l’arboriculture fruitière et le petit élevage.
A Blida, la DSA a distribué, depuis 2019, plus de 4.040 ruches d’abeilles pleines et de 71 extracteurs de miel, en plus de 228 équipements spéciaux pour l’activité apicole.
A ce jour, plus de 400 citoyens des zones montagneuses, dont une vingtaine de femmes, en ont profité, et la même responsable assure la poursuite de cette opération, jusqu’à la couverture de la totalité des demandes, estimées à près de 6.000.
Durant la même période, 13.296 oliviers ont été plantés à travers la wilaya grâce au soutien de l’Etat, en plus de 18.267 arbres fruitiers, dont une majorité d’amandiers (3.000), une variété très répandue dans la wilaya ces dernières années, grâce à son rendement nettement supérieur à celui d’autres variétés de fruits secs.
Un grand nombre de grenadiers a également été planté dans la région de Hammam Melouane (Est), outre des figuiers, des cerisiers et des abricotiers.
Selon Mme.Daoudi, le choix de ces variétés n’a pas été fortuit, puisqu’une commission technique, englobant des représentants de la conservation des forêts, de la DSA, de la Chambre d’agriculture et des Instituts agricoles, a examiné les demandes exprimées pour déterminer les variétés d’arbres adaptées à l’altitude de chaque région et à la nature de son sol.
Programme spécial pour planter du caroubier dans les montagnes
Toujours au titre des efforts de promotion de l’agriculture de montagne, le ministère de tutelle a mis au point un programme spécial pour la plantation de caroubiers en zones montagneuses, dont la wilaya de Blida, au titre de la campagne 2023-2024, dans le but de développer cette filière et assurer une source de revenus supplémentaire aux populations de ces zones.
Dans une première étape, plus de 8.000 plants de caroubiers sont prévus à la mise en terre en 2024, avec une prévision à la hausse suivant la demande exprimée, a souligné Mme Daoudi.
Ces dernières années, le caroubier fait l’objet d’un intérêt croissant des agriculteurs, dont ceux activant dans les zones montagneuses, en raison de sa facilité de commercialisation due à l’étendue des domaines de son exploitation, notamment l’industrie pharmaceutique, cosmétique et alimentaire.
S’agissant du programme de développement rural visant la stabilisation des habitants des zones montagneuses, leur désenclavement et l’encouragement de l’agriculture de montagne, la conservation locale des forêts a procédé depuis 2020 à l’aménagement de 48 km de pistes rurales et l’ouverture de 14 autres km.
Il est également prévu « prochainement » l’ouverture de 5 km de pistes supplémentaires, selon le chargé du service d’extension du patrimoine forestier et de protection des terres, à la conservation des forêts, Abdelhak Rezig.
L’électricité rurale représente l’autre préoccupation majeure des agriculteurs de ces zones, notamment les aviculteurs et les éleveurs de bovins, selon l’ingénieur d’Etat en aménagement rural et promotion des investissements, Hassan Sahel, qui a souligné le raccordement de nombreuses zones montagneuses de Hammam Melouane(Est) et Ain Romana(Ouest), dans l’attente du raccordement d’autres régions de la wilaya, à l’avenir.
Agé d’une trentaine d’années, le jeune Ahmed fait partie de ces jeunes diplômés universitaires qui ont choisi d’investir dans l’activité agricole à Hammam Melouane, réputée pour son agriculture de montagne.
Ce jeune titulaire d’une licence en biologie de l’université Saad Dahlab de Blida, a expliqué, à l’APS, avoir introduit une demande auprès de la DSA pour l’obtention d’un soutien pour la plantation de grenadiers, au titre de l’extension de ses activités, suite à la réussite de son projet d’apiculture, dont les produits se vendent au-delà des frontières de la wilaya, en raison de leur qualité supérieure, selon ses propos.
Visiblement confiant en l’avenir, Ahmed ambitionne de planter d’autres variétés d’arbres fruitiers, voire même de se lancer dans l’élevage de vaches laitières et la production de lait. Il a, néanmoins, soulevé le problème de manque des eaux d’irrigation, ces dernières années, en raison de la baisse du niveau des eaux souterraines, ayant impacté, selon lui, sur le rendement des puits agricoles dans ces régions.
D’autres agriculteurs perpétuent la tradition familiale, à l’instar de Mohamed (80 ans), qui, aidé par ses fils, continue à s’occuper de l’exploitation familiale spécialisée en arboriculture fruitière et élevage animal dans la région de Sidi Rabah, sur les hauteurs Mouzaia (Ouest). Il a particulièrement loué le « soutien de l’Etat » qui l’a « beaucoup aidé » dans le développement de son exploitation agricole.
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