BAD: les financements privés de l’économie verte en Afrique au cœur des Assemblées annuelles en mai en Egypte

BAD: les financements privés de l'économie verte en Afrique au cœur des Assemblées annuelles en mai en Egypte

ABIDJAN- La mobilisation des fonds privés pour financer une croissance verte et durable en Afrique sera au cœur des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), prévues du 22 au 26 mai à Charm el-Cheikh (Egypte), a indiqué jeudi le secrétaire général de la Banque, Vincent O. Nmehielle.

« La 58e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement et la 49e Assemblée annuelle du Fonds africain de développement se tiendront à Charm el-Cheikh en Egypte, du 22 au 26 mai 2023 sous le thème +Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique+ », a-t-il affirmé lors d’une visioconférence organisée à Abidjan, et animée conjointement par des vice-présidents de la BAD.

La rencontre sera ainsi l’occasion pour discuter des stratégies les plus efficaces pour mobiliser davantage de fonds privés pour financer l’économie verte dans les pays africains et « notamment les ressources nationales provenant des pays africains eux-mêmes », a-t-il soutenu.

M.Nmehielle a souligné que le déficit de financement climatique en Afrique « pouvait atteindre 127 milliards de dollars (mds USD), voire 150 mds USD par an d’ici à 2030 ».

Et surtout avec une « promesse non tenue » des pays développés de mobiliser 100 milliards USD de financement climatique au profit de l’Afrique, « des sources de financement alternatives sont indispensables pour réussir la transition économique et la croissance verte dans le continent. Ensuite il faut s’assurer que ces ressources soient bien utilisées », a-t-il appuyé.

Pour atteindre ses objectifs en matière d’énergie et de climat entre 2026 et 2030, l’Afrique aura besoin de 133 milliards d’USD par an en investissements dans les énergies propres, alors que les investissements annuels dans les énergies renouvelables s’élèvent à seulement 9,4 milliards d’USD, selon un document de la BAD.

 

financement climatique en Afrique: le secteur privé contribue à hauteur de 14% seulement

 

Et au moment où le financement climatique par le secteur privé représentait la moitié des financements climatiques à l’échelle mondiale en 2020, la majorité (80%) des 29,5 milliards d’USD de flux de financement climatique en Afrique a été mobilisée auprès d’acteurs internationaux publics, alors que le financement fourni par le secteur privé n’y représentait que 14%.

La part du financement des gouvernements africains ne se chiffrait, quant à lui, qu’à 4% des investissements climatiques, selon le même document.

Par ailleurs, les Assemblées de la BAD coïncideront avec la célébration de la « Journée de l’Afrique », le 25 mai, où une rencontre sur la contribution de la jeunesse africaine dans le développement du continent est programmée, a avancé M. Nmehielle, précisant que plusieurs manifestations culturelles sont prévues à cette occasion.

De son côté, S. Quaynor, vice-président Secteur privé, Infrastructure et Industrialisation, a insisté sur l’importance de l’innovation financière au profit de l’économie verte en Afrique, en indiquant que la Banque travaillait pour la concrétisation d’une « Alliance africaine » entre institutions africaines de financement et investisseurs pour financer des projets verts.

Pour sa part, Kevin Urama, chef Economiste et vice-président Gouvernance économique et gestion des connaissances, a avancé que des « événements liés au savoir »  seront organisés lors des Assemblées annuelles.

Ainsi, et pour donner le coup d’envoi de ces événements, la Banque entend réunir des chefs d’Etat et de gouvernement et des experts mondiaux autour d’un « Dialogue présidentiel » sur l’évolution de l’architecture financière mondiale et le rôle des banques multilatérales de développement (BMD).

En plus, un « événement lié au savoir en séance plénière de haut niveau » portera sur le lancement des Perspectives économiques en Afrique 2023, sur le thème des Assemblée, outre trois autres évènements thématiques.

Ces derniers portent sur les thèmes : « Tirer parti d’instruments de financement innovants pour attirer les investissements climatiques privés en Afrique »,

« Exploiter le capital naturel pour financer le climat et la croissance verte en Afrique » et enfin sur les  » Mesures clés pour réaliser une croissance inclusive et un développement durable en Afrique ».

Selon la vice-présidente Agriculture, développement humain et social, B. Dunford, la transformation agricole en Afrique, et les effort de la BAD en la matière, sera également parmi les thèmes importants qui y seront abordés.

Malgré sa faible contribution au réchauffement de la planète, l’Afrique continue à souffrir de manière disproportionnée des catastrophes naturelles liées au climat et le continent risque de perdre entre 2% et 12% de son PIB à l’horizon 2100, selon les différents scénarios de réchauffement climatique, contre moins de 1% pour les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni, ou entre 1% et 5 % pour la Chine.

Lors de la COP27, tenue en novembre dernier, également à Charm el-Cheikh, la BAD avait appelé à « un soutien mondial en faveur d’une transition énergétique juste, au respect des engagements en matière de financement climatique et à

la nécessité d’indemniser les pays vulnérables pour les pertes et les dommages causés par les effets du climat qu’ils subissent ».

A lire également

Lire également