Archéologie: conférence à Alger sur l’évolution de l’espèce humaine

Archéologie: conférence à Alger sur l'évolution de l'espèce humaine

ALGER – Une conférence sur l’évolution de l’espèce humaine a été animée, mardi à Alger, par le chercheur et archéologue, Djillali Hadjouis, spécialiste également en plusieurs autres disciplines scientifiques, en lien avec l’évolution de l’espèce humaine à travers le temps.

Accueillie au Musée national du Bardo de préhistoire et d’ethnographie, cette première conférence et celle prévue mercredi à l’Institut d’Archéologie de l’Université Alger II, rendent compte entre autre, de « l’évolution de la recherche archéologique en Algérie ».

Ces deux rencontres scientifiques qui interviennent en préparation d’un « séminaire international sur le sujet », prévu « à la fin de l’année en cours, ou en début de l’année 2025″, découlent du projet  » Le Sahara et ses marges », conjointement préparé par le professeur-chercheur et docteur en préhistoire, Iddir Amara, l’expert international, Djillali Hadjouis et l’universitaire, Bio-géochimiste, Ilhem Bentaleb, a précisé Iddir Amara, également archéologue.

Après de longues recherches aux résultats probants et pertinents, ce projet restitue « les incidences qui ont affecté l’homme et impacté son environnement à différentes époques », explique encore Iddir Amara, initiateur du projet avec Djillali Hadjouis, le musée national du Bardo et l’Institut d’Archéologie de l’université Alger II.

Dans une conférence intitulée, « Postures comparées entre l’homme de Neanderthal et l’homme moderne, nouvelles lectures bio-mécaniques », le professeur Djillali Hadjouis, également spécialiste en paléoanthropologie, paléopathotologie et paléontologie, a éxposé ses recherches qu’il mène depuis « une quarantaine d’années ».

« Dans l’os qui concerne toutes les spécialités du quaternaire de la préhistoire, il y a l’os animal, l’os humain et l’état sanitaire des populations humaines, il s’agira, en partie, de découvrir quelles sont les maladies qui ont été exposées à l’organisme fossile », explique Djillali Hadjouis.

Constituant en soi, un complexe évolutif, anatomique, adaptatif, environnemental et postural, le squelette (ou les restes même fragmentaires d’un squelette animal ou humain), permet de reconstituer son environnement à partir « des surfaces articulaires d’adaptation au sol », a encore indiqué l’expert, qui a appuyé son propos avec une projection qui a restitué en images les résultats de ses longues recherches.

« Si dans nos recherches, on a la chance de tomber sur un squelette complet, on va reconstituer toute son histoire anthropologique », explique encore, Djillali Hadjouis, avant d’ajouter, « ce qui m’intéresse, c’est la posture comparée entre différentes espèces d’hominidés (hommes de la préhistoire) qui ont précédé l’homme moderne ou l’Homo sapiens que nous sommes aujourd’hui ».

En 1983, Djillali Hadjouis est l’un des trois chercheurs qui ont découvert « les premiers ossements remontant à trente cinq mille ans avant notre ère, à la cité Melki à Alger, dans le site atérien des phacochères (mammifère ongulé d’Afrique) », a encore indiqué l’auteur de cette découverte.

En hommage à Mohamed Melki, postier-facteur assassiné par les résidus de l’armée coloniale française le 22 avril 1962 dans ce quartier qui porte aujourd’hui son nom, Djillali Hadjouis a baptisé sa nouvelle découverte d' »Equus melkiensis », a témoigné Iddir Amara.

« Les nouvelles recherches en archéologie, effectuées en Algérie, ont mis en évidence un grand nombre de sites dans les différentes régions du pays », qui ont ouvert de « nouveaux champs féconds de recherche à nombre de chercheurs », a affirmé Iddir Amara, un des auteurs de ces découvertes et passionné de l’Atlas Saharien, du Sahara central et des peuples qui l’ont occupé.

Avec son équipe de chercheurs en préhistoire et en archéologie, Iddir Amara, poursuit-il, a découvert « plusieurs sites dont certains se sont avérés très importants », à l’instar « des grottes inédites dans le grand Sahara et dans l’Atlas saharien pour lesquelles il dirige deux fouilles principales et consacre beaucoup de temps ».

« Les projets que nous présentons vont enrichir l’archéologie nationale », car permettant de comprendre les conditions environnementales dans lesquelles l’homme évoluait, par rapport à l’écologie, le climat et autres facteurs influents qui trouveront leurs réponses dans des domaines d’études pluridisciplinaires », a-t-il encore expliqué.

Les résultats obtenus de toutes ces recherches seront mis à la disposition de la communauté scientifique et du grand public, a conclu Iddir Amara.

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