« Par souci d’assurer l’exercice de la communication audiovisuelle dans le respect total de la dignité humaine et de l’égalité entre les sexes, et par souci de veiller au respect par les journalistes et les animateurs des différentes émissions des chaînes audiovisuelles, de l’obligation de faire preuve de professionnalisme notamment lors du traitement des sujets sociaux délicats liés à la vie privée des personnes, l’ARAV attire l’attention des chaînes Echourouk TV, dans son émission +Khat Ahmar (ligne rouge)+ et Ennahar TV dans son émission +Ma waraa El Djoudrane (derrières les murs)+ sur des dépassements commis dans ces deux programmes télévisés », précise le communiqué.
La chaîne Echourouk a diffusé dans son programme « Khat Ahmar » portant le thème « Zawdji houwa djanati (Mon mari est mon paradis) », une scène montrant d’une femme embrassant le pied de son époux devant les téléspectateurs, suscitant un vif débat en l’Algérie et à l’étranger, entre ceux qui considèrent ce geste comme un respect et une reconnaissance envers l’époux et ceux qui l’ont qualifié d’atteinte à la dignité de la femme », ajoute le communiqué.
L’ARAV a estimé que cet acte « ne devrait pas être diffusé publiquement sur les télévisions, car il rabaisse et dénigre la femme et montre la suprématie de l’homme dans la société. Il appartenait donc à la chaîne de supprimer l’image avant sa diffusion car elle revêt un caractère intime entre les époux et ne devait pas être diffusée ».
La chaîne de télévision « Ennahar tv » avait diffusé, dans le cadre du programme « Ma waraa el Djodrane » (derrières les murs), un épisode consacrée à la fuite d’une épouse du domicile conjugal, après avoir été victime de torture et de pression psychologique de la part de son époux. Ce dernier s’est présenté à l’émission dans l’espoir de la faire revenir au foyer conjugal, en essayant de profiter de la religion pour atteindre ses objectifs.
« L’épouse s’est retrouvée ensuite sous la pression de l’Imam, de l’avocat et de l’animatrice de l’émission, et contrainte de céder à la volonté de son époux, sans prendre compte de sa souffrance et celle de ses enfants durant 19 ans de mariage ».
L’ARAV a fait savoir, dans ce sens, que « le traitement de ces cas requiert des psychologues et la consultation des services sociaux, en sus d’une expérience professionnelle avérée des animateurs, pour ne pas se laisser entraîner par la quête de la célébrité et la réalisation d’une d’audience élevée, au détriment de la dignité humaine ».
Après avoir souligné que « face aux multiples problèmes de l’audiovisuel, il est possible qu’elle n’arrive pas à les traiter à temps », l’ARAV a exprimé « sa détermination à mettre de l’ordre et à réguler le domaine audiovisuel, grâce aux moyens matériels et moraux dont elle dispose jusqu’à l’actualisation des lois relatives à l’audiovisuel et la finalisation de la composition de l’ARAV ».
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