L’Agence de presse algérienne (APS) a rapporté que dès que l’Algérie a publié sa réponse à l’initiative française récente, qui consistait à soumettre une liste de citoyens algériens sous le coup d’une décision d’expulsion du territoire français, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, s’est empressé, via son compte sur la plateforme « X », d’accuser une nouvelle fois l’Algérie de violer ses engagements internationaux.
Dans un article publié ce mardi sous le titre : « Décisions d’expulsion de ressortissants algériens de France : 5 éléments pour réfuter les accusations de Retailleau », l’APS a exposé la position algérienne face à cette initiative française.
L’agence a souligné que le ministre français de l’Intérieur a rapidement accusé, via son compte « X », l’Algérie de ne pas respecter ses engagements internationaux.
L’APS précise que ces accusations répétées, bien que fréquentes, ne les rendent pas pour autant véridiques. C’est pourquoi cinq points essentiels méritent d’être mis en lumière afin de démonter les manipulations françaises :
1. Le refus algérien de la liste française repose sur des bases juridiques
L’Algérie a affirmé que l’envoi de listes de personnes à expulser n’est prévu ni dans les accords bilatéraux ni dans les procédures communes en vigueur depuis plus de 30 ans. En outre, le recours de la France à la menace et au chantage constitue une violation manifeste des principes du droit international. L’Algérie n’a pas refusé le rapatriement des personnes concernées, mais elle rejette la procédure unilatérale imposée par Paris, appelant la France à respecter les canaux diplomatiques habituels entre les préfectures françaises et les consulats algériens.
2. L’enjeu principal est la protection des ressortissants algériens en France
Alors que l’Algérie s’engage à protéger ses citoyens conformément au droit international, les autorités françaises tentent d’entraver ce droit en ignorant la convention consulaire algéro-française de 1974. Cette dernière impose pourtant à la France d’informer l’Algérie de toute mesure privative de liberté prise à l’encontre de ses ressortissants, afin que le pays d’origine puisse assurer leur protection.
3. Les accusations françaises sur la Convention de Chicago sont infondées
Le ministre français de l’Intérieur a invoqué la Convention de Chicago sur l’aviation civile pour accuser l’Algérie d’entraver les expulsions. Or, cette convention ne contient aucun article sur le renvoi forcé de personnes sous le coup d’une mesure d’éloignement. Au contraire, elle accorde aux compagnies aériennes le droit de refuser l’embarquement de passagers dont les documents de voyage ne sont pas conformes aux exigences du pays de destination ou de transit, ce que Retailleau omet volontairement de mentionner.
4. Les restrictions contre les titulaires de passeports diplomatiques violent l’accord de 2013
Le ministre de l’Intérieur français s’est vanté à plusieurs reprises d’avoir durci les restrictions d’entrée sur le territoire français à l’encontre des Algériens détenteurs de passeports diplomatiques. Cependant, de telles mesures nécessitent une notification préalable, conformément à l’accord algéro-français de 2013, ce que Paris n’a pas respecté, constituant ainsi une nouvelle violation des engagements bilatéraux.
5. La menace de suspension de l’accord sur les visas est une mesure illégale
Les médias français ont évoqué la possibilité de suspendre l’accord sur l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Or, cet accord date de 2013 et non de 2007 (qui a été annulé il y a 12 ans). De plus, toute suspension ou résiliation de l’accord doit suivre une procédure bien définie, incluant une notification officielle, ce qui n’a pas été fait.
L’Algérie respecte ses engagements internationaux, contrairement à la France
En conclusion, l’APS souligne que ces cinq éléments suffisent à démontrer, sans équivoque, quel pays respecte ses engagements internationaux et lequel les viole de manière systématique. Elle ajoute que les accusations répétées de la France contre l’Algérie ne sont qu’un reflet de ses propres pratiques, citant l’adage arabe : « Chaque récipient ne peut déborder que de son propre contenu ».
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