Appel à la nécessité de construire un « Maghreb arabe des peuples »

ALGER – Les participants à la journée d’étude organisée, dimanche, par l’institut nationale d’études de stratégie globale (INSEG), sous le signe « La cause sahraouie au cœur de la conscience mondiale », ont affirmé que la construction d’un « Maghreb arabe des peuples » était désormais « une nécessité impérieuse » au regard des développements survenant dans le monde, imputant au Maroc la responsabilité d’entraver le processus de construction du Maghreb arabe en raison de ses visées coloniales et de ses liens avec l’entité sioniste.

A ce propos, le directeur de l’INSEG, M. Abdelaziz Medjahed a mis en avant l’importance de l’édification d’un « Maghreb arabe des peuples », soulignant que la concrétisation de cet objectif était tributaire de la volonté des peuples, se demandant: « quel poids pour le Makhzen face à celui des peuples du Maghreb arabe? », soutenant que « le makhzen ne sert pas les intérêts des peuples mais il agit, plutôt en leur défaveur, d’où l’impératif de le dévoiler ».

Pour sa part, le Directeur du Centre sahraoui d’études stratégiques, M. Ibrahim Mohamed Mahmoud, a indiqué dans son intervention que  »l’établissement d’un +Maghreb arabe des peuples+ constitue une nécessité imposée par la conjoncture internationale et les majeures mutations successives, non seulement dans cette région, mais également en Afrique ».  

« Les défis et les répercussions sont importants et impliquent une lourde responsabilité, d’où la nécessité d’un retour à l’approche des blocs pour permettre aux pays de préserver leur souveraineté et leurs intérêts », a-t-il soutenu, soulignant que « la construction d’un ‘Maghreb arabe des peuples’ est une idée réaliste, eu égard aux relations entre les peuples, aux dénominateurs communs et aux ressources naturelles que recèle la région ». Il a, en outre, appelé à suivre l’exemple de nombreux pays africains qui ont réussi à construire des blocs.

Le même intervenant a rappelé que « le Makhzen entrave la construction du bloc du Maghreb arabe, car ne respectant pas la légalité internationale en sus de ses visées expansionnistes ».

Et d’ajouter que l’Union maghrébine n’a pas été construite pour une autre raison, consistant selon le même responsable sahraoui en « l’existence d’intentions coloniales qui ne veulent pas le bien pour la région en œuvrant à la maintenir en tant que colonie pour piller ses richesses », c’est pourquoi, poursuit-il, le « Maghreb arabe des peuples » est une tentative qui doit être entreprise par les peuples.

Il a souligné, dans ce sens, que l’Algérie possédait toutes les capacités nécessaires pour lancer et encadrer le débat et s’ériger en « locomotive des peuples de la région pour la construction de l’édifice maghrébin ».

« La construction du ‘Maghreb des peuples’ est une conviction ancrée et inévitable, étant un facteur de stabilité et d’équilibre dans la région », a-t-il insisté.

Pour sa part, l’ambassadeur de la RASD en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a estimé que dans le contexte des développements actuels, la véritable réponse aux plans colonialistes était la construction d’un « Maghreb des peuples », saluant la récente réunion tripartite des chefs d’Etat de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye.

Intervenant sur le sujet, le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales de Genève (CARAPS), Riadh Sidaoui, a affirmé que l’objectif actuel était d’établir un « Maghreb arabe des peuples », loin de l’approche qui entrave la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en raison de l’occupation par le Maroc du Sahara occidental et de la normalisation avec l’entité sioniste, soulignant le rejet des peuples de la région de toute relation avec l’entité sioniste, y compris le peuple marocain, à hauteur de « pas moins de 85% », en témoignent les sondages d’opinion.

Dans le même contexte, il a salué la réunion périodique de concertation entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie, appelant à faire de cette réunion « une voie pour la construction de l’Union du Maghreb arabe ».

Pour sa part, le journaliste et militant marocain Badr El Aydoudi, a estimé, dans son intervention depuis l’Espagne via visioconférence, qu’il était impossible de construire une Union maghrébine dans le cadre de la vision étroite et des ambitions coloniales du Maroc.

« Il y a de véritables tentatives pour empêcher la construction d’une union, que ce soit de la part du Makhzen ou de l’entité sioniste, car toute union fera de la région une équation difficile, notamment à la lumière des mutations actuelles ».

Il a déploré à cet égard que le « Makhzen » se soit « lié aux intérêts sionistes ».

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