ALGER – Les participants au Colloque international sur les mines en Afrique ont appelé, mercredi à Alger, à la levée des réserves et de la confidentialité sur les archives liées aux champs de mines, insistant sur l’engagement des pays à mettre fin aux menaces posées par les mines et les restes explosifs de guerres.
Lors de ce colloque intitulé « Pour une Afrique sereine: l’Algérie, une expérience pionnière dans la lutte contre les mines antipersonnel », les participants ont recommandé « de lever les réserves et la confidentialité sur les archives liées aux champs de mines afin de les déminer et d’éviter les dangers qui en découlent, appelant les Etats à s’engager à mettre fin aux menaces posées par les mines et les restes explosifs de guerres ».
Dans ce contexte, les participants ont souligné « la nécessité de créer des comités consultatifs et scientifiques pour suivre le dossier des mines dans tous ses aspects, en contribuant à l’élaboration de programmes numériques pour surveiller les sites minés, et mettre la population à l’abri des dangers ».
Les recommandations ont également porté sur l’impératif d’œuvrer à « élargir le cercle des pays ayant ratifié la Convention interdisant les mines, en les exhortant à respecter ses dispositions tout en poursuivant leurs efforts pour prendre en charge les familles des victimes des mines et garantir leurs droits ».
Il s’agit également de « créer une base de données qui comprend les différentes données relatives au déminage et aux victimes des mines antipersonnel, tout en consacrant une coopération étroite entre le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les programmes nationaux pour renforcer les capacités et mobiliser les ressources pour le déminage conformément aux normes internationales et nationales ».
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Dans son allocution de clôture, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, a indiqué que « l’Algérie a appelé les pays n’ayant pas encore adhéré à la Convention d’Ottawa interdisant les mines antipersonnel, à le faire » ajoutant que « l’Algérie salue le progrès réalisé dans la ratification par la plupart des pays du monde de la Convention interdisant les mines, outre les efforts déployés pour détruire des millions de mines terrestres ».
« L’Algérie réitère son appui au programme de développement de l’organisation des Nations Unies, relatif à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, en mettant notamment à profit son expérience pionnière ayant permis de transformer des champs de mines antipersonnel en espaces de vie et d’espoir », a souligné le ministre.
« L’Algérie demeurera fidèle à l’Afrique comme l’avait affirmé le président de la République à maintes occasions et dans les fora internationaux, et continuera de la soutenir au service de la paix et de la sécurité et en faveur du droit de la dernière colonie en Afrique à l’autodétermination, à la décolonisation et au recouvrement de sa souveraineté totale et du triomphe de la cause du peuple palestinien », a-t-il soutenu.
Et d’ajouter que l’Algérie « a soutenu toutes les conventions relatives aux droits de l’homme et aux décisions de la légalité internationale et défend aujourd’hui avec sa diplomatie forte, conduite par le président de la République, la paix et la sécurité internationales, mue en cela par les hautes valeurs, les idéaux et les principes humanitaires de notre Glorieuse Révolution ».
Organisé au Centre international des conférences (CIC), le colloque qui a vu la participation de représentants de pays africains et arabes et de représentants d’instances onusiennes et régionales et d’organisations non gouvernementales, a porté sur les différentes expériences en matière de lutte contre les mines antipersonnel, les expériences africaines en particulier, avec en tête l’expérience de l’Algérie pionnière en matière de déminage assuré par l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), et la prise en charge sociale et sanitaire des victimes des mines.
A l’occasion de ce colloque le ministère des Moudjahidine et des ayants droit a remis des distinctions aux représentants d’organisations régionales et internationales non gouvernementales présents à l’évènement, outre des experts et spécialistes civils et militaires.
Un hommage posthume a également été rendu à l’ancien secrétaire général exécutif de la commission interministérielle chargée du suivi de l’application de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, le colonel Hassan Ghorabi et le sous-lieutenant Mohamed Barket mort lors de l’accomplissement de sa mission de déminage en 2009, ainsi que l’enfant Aïssani Abdelkrim (10 ans) de la wilaya d’Al Bayadh, dernière victime des mines antipersonnel en Algérie (7 janvier 2023).
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