ANNABA- L’accompagnement des staffs médicaux et paramédicaux qui assurent à Annaba la prise en charge des patients touchés par le Covid-19 s’impose comme nécessité pour leur permettre de poursuivre leur action de lutte contre la pandémie, a relevé la psychologue Ghania Azouz, membre de l’équipe d’assistance médico-psychologique en milieu professionnel.
La pandémie du nouveau coronavirus touchant à son quatrième mois, les staffs médicaux et paramédicaux montrent des signes de début d’états de surmenage qu’il n’est pas possible pour eux de dépasser sans l’accompagnement de leur environnement incluant les citoyens à travers l’observation stricte des règles de prévention d’une part et le soutien moral qui procure une énergie positive à ces staffs, assure la même spécialiste.
Ils sont des médecins spécialistes, des résidents à majorité jeunes, des paramédicaux et des infirmiers dont nombreux sont mariés et chefs de familles qui sont en plus tiraillé par la crainte de transmettre le coronavirus à leurs proches.
La même psychologue en poste au CHU d’Annaba a particulièrement insisté sur l’importance du soutien moral à ces blouses blanches.
Un avis partagé par Abderrahmane, infirmier au service de soins intensifs Covid-19 de l’hôpital Ibn Sina qui enregistre ces dernières semaines, une augmentation des cas admis à ce service.
« Il est vrai que la persistance de la pandémie pour le quatrième mois peut incliner à la démoralisation mais elle n’affectera pas la détermination des staffs médicaux à combattre ce mal », assure ce jeune infirmier.
Ce qui est par contre démoralisant pour les professionnels de la santé, c’est le comportement imprévoyant de certains citoyens qui font fi de toutes les mesures préventives, affirme Abderrahmane qui rappelle qu’un seul cas de Covid-19 dans la ville d’Annaba avait contaminé 20 autres personnes.
La sensibilisation, une arme contre les gestes négatifs
Le comportement négatif doit être combattu par la sensibilisation qui est assumée par nombre de travailleurs de la santé, et ce, en diffusant sur les réseaux sociaux des appels continus au respect des mesures préventives ainsi que des vidéos sur des cas de contamination et les complications possibles de la maladie montrant ainsi la dangerosité potentielle du coronavirus, relève le paramédical.
Aussi, les équipes d’assistance médicales et psychologiques en milieu professionnel Covid-19, composées de spécialistes en médecine du travail et de psychologues veillent depuis leur création dans le cadre du dispositif de lutte contre l’épidémie à assurer un accompagnement psychologique aux professionnels de la santé notamment ceux en poste aux unités de prise en charge des malades atteints du nouveau coronavirus.
Dr. Ghania Azouz assure avoir eu à traiter depuis le début de l’épidémie plusieurs cas de professionnels de la santé psychologiquement affectés du fait de l’apparition de cas suspects dans les services où ils exercent dont ceux des voies urinaires et de gynécologie obstétrique.
« Si au début la pression psychologique sur ces professionnels provenait des craintes d’un virus sur lequel l’on connaissait peu de choses, aujourd’hui cette pression vient de la fatigue et des comportements négatifs de certaines personnes qui étaient en contact avec des malades atteints du virus », assurent le Pr. Mekki Aïdaoui, chef du service des maladies infectieuses et responsable de l’unité covid-19 à l’hôpital Hakim Dorbane, et plusieurs autres maîtres assistants et médecins résidents.
Il nous est difficile de trouver la force de supporter les comportements irresponsables de certains citoyens qui se présentent quotidiennement à l’unité Covid-19 pour se faire tester au prétexte d’avoir été en contact avec des cas suspects alors qu’ils ne présentent aucun signe d’infection, confie Pr. Aïdaoui.
« Malgré cela, les staffs médicaux et paramédicaux demeurent mobilisés dans leur lutte contre la maladie », ajoute cet infectiologue qui assure que le volet sensibilisation doit être assumé par d’autres acteurs que les blouses blanches qui sont en première ligne face au virus.
Nombre de médecins résidents femmes ont été même insultées par les accompagnateurs de certains malades pour la seule raison d’avoir exigé le respect des mesures de prévention, souligne Pr. Aïdaoui.
Ainsi, le défi qui se pose est de remporter la bataille de sensibilisation, assure ce médecin spécialiste qui considère que la victoire face à cette épidémie est tributaire du degré de conscience des citoyens et de la responsabilité individuelle et collective qui leur incombe pour stopper la propagation du nouveau coronavirus.
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