Algérie : Issad Rebrab tacle le gouvernement et la continuité de Bouteflika

Algérie : Issad Rebrab tacle le gouvernement et la continuité de Bouteflika - Algérie

À quelques jours de la marche programmée à Tizi-Ouzou par le Comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, le groupe Cevital d’Issad Rebrab a rendu public un communiqué dans lequel il remet en cause l’idée de continuité avancée par les partisans du cinquième mandat du président Bouteflika.

« En cette période électorale, vous multipliez les déclarations appelant, au nom d’une certaine continuité, à la nécessité de développer et de diversifier notre économie. Il se trouve que, jusqu’à présent, il a été plutôt question de blocages et d’entraves à cette diversification », accuse d’emblée le groupe industriel qui n’arrive toujours pas, plus de 700 jours plus tard, à débloquer son projet de trituration d’huiles oléagineuses à Béjaïa.

Ce passage à lui seul signifie le rejet par le groupe d’Issad Rebrab d’un éventuel cinquième mandat du président Bouteflika, d’autant que plus loin, le groupe Cevital fait référence au peuple algérien sorti manifester contre le système et contre l’ambition de Abdelaziz Bouteflika de rester à son poste.

« Hier, nos jeunes tombaient au champ d’honneur pour libérer notre pays ; aujourd’hui, ils meurent en Méditerranée pour le fuir ! Cela ne vous suffit-il pas pour écouter enfin l’appel du peuple ? », s’est interrogé le groupe du milliardaire Issad Rebrab, qui accuse : « Cevital est une entreprise citoyenne qui forme les jeunes et crée des emplois et des richesses partout en Algérie. Pourquoi l’en empêchez-vous ? Pourquoi vous dressez-vous contre les aspirations légitimes de notre jeunesse à un emploi et à un avenir décent ? »

Le groupe Cevital va plus loin dans ses accusations contre le gouvernement en soulignant : « votre continuité, est-ce celle de la continuité dans le sabotage de notre pays au profit d’une poignée d’individus prêts à sacrifier l’avenir de nos enfants pour sauvegarder des intérêts particuliers mal acquis ? »

Plusieurs projets bloqués
Pour rappel, le projet de trituration de Béjaïa, bloqué depuis près de deux années, est censé créer plus de 100 000 emplois directs et indirects. Selon le communiqué du groupe, l’usine envisagée va « faire passer l’Algérie du stade d’importateur au stade d’exportateur des huiles brutes et tourteaux de soja, qui coûtent actuellement à notre pays 1,5 milliard de dollars par an ».

Dans le but de lutter pour le déblocage de ce projet et l’encouragement des investissements, un comité a été créé, il y a plusieurs mois, par certains employés et des citoyens qui ont organisé des actions de protestation à Béjaïa.

Le même comité a récemment décidé d’organiser, le 5 mars, une marche à Tizi-Ouzou pour dire « non au blocage des investissements de Cevital », « oui à la répartition équitable des richesses du pays » et « non à la politique de deux poids, deux mesures dont est victime la Kabylie ».

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